L’Espagne

Selon les associations espagnoles, entre 50 000 et 60 000 galgos (lévriers espagnols) sont lourdement maltraités, tués ou abandonnés chaque année, en particulier après la saison de la chasse. Le galgo assiste son maître chasseur, le galguero, dans la chasse au lièvre. S’il chasse mal, le maître, considérant que son honneur est bafoué, se venge et s’en sépare dans des conditions extrêmement cruelles. Le podenco, autre type de lévrier descendant du lévrier égyptien « Pharaon », subit un sort aussi terrible. Il n’y a pas de statistiques de maltraitance disponibles. À vrai dire, tous les chiens de chasse sont également maltraités, à tel point que, pour les uns et les autres, des charniers sont régulièrement découverts. Les tortionnaires, appartenant à des populations souvent agricoles qui font perdurer des traditions telles que la corrida ou le jeter d’animaux vivants du haut des clochers lors de fêtes religieuses, sont très rarement poursuivis. S’il y a procès, celui-ci est souvent avorté.

Maître Laurence Mayer, avocate à la Cour de Paris, précise ainsi le statut des galgos qui s’applique aux autres animaux de chasse :

« La législation espagnole en matière de protection animale est peu efficace. Au niveau étatique, le Code pénal espagnol punit la maltraitance et l’abandon des animaux. Pour leur malheur, les animaux de travail, dont les lévriers et les chiens, sont considérés comme des « meubles » appartenant aux unités immobilières comme les propriétés agricoles. Dans la réalité, ces infractions sont le plus souvent classées sans suite, ou n’émeuvent pas les magistrats, de telle sorte qu’elles sont très peu sanctionnées. Le statut civil de l’animal est quant à lui hétérogène. Il varie selon la législation de chaque Communauté Autonome (équivalent de nos régions).

Ainsi, alors que le droit civil catalan reconnaît un statut juridique sui generis à l’animal, les autres Communautés Autonomes lui appliquent le régime des « choses ». Il en ressort que le droit espagnol en matière de protection animale est trop timide. Les causes sont principalement l’application beaucoup trop laxiste de la loi pénale et le manque d’homogénéité du statut de l’animal domestique au niveau du droit commun. En matière de législation européenne, la législation espagnole est souveraine et les délits n’entrent pas dans le champ des compétences de l’Union Européenne. »

Compassion animale participe à des actions auprès de l’Europe avec des associations françaises et espagnoles pour demander que cet état de fait change, notamment que le champ des compétences soit modifié. L’association aide également des refuges espagnols, en difficultés financières, à régler les frais vétérinaires et à abriter convenablement les chiens et les lévriers.

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