La castration
Chaque année, la surpopulation féline tue des dizaines de milliers de chats abandonnés de tout âge dans les rues et les fourrières en France. La castration des mâles est aussi importante que la stérilisation des femelles pour réguler la population féline car elle supprime tout risque d’accouplement (fugue…) après un mois, la stérilité n’étant pas immédiate après la castration en raison de l’imprégnation hormonale.
Très avantageuse, cette petite opération courante permet, entre autres, de sauver des vies en augmentant les chances pour les chats abandonnés de trouver une famille, d’atténuer ou de supprimer les nombreux comportements désagréables liés aux hormones et les risques de certaines maladies graves fréquentes. Une prise de poids est possible mais peut être anticipée efficacement et simplement avec une nourriture adaptée.
La puberté
La puberté représente le moment où le chat peut s’accoupler et se reproduire. Les chats européens sont fertiles à partir de l’âge de 5-6 mois (et jusqu’à 10 mois en fonction de la race) mais certains sont précoces et peuvent se reproduire dès l’âge de 4 mois, à n’importe quel moment de l’année. L’odeur des urines change avec la production de félinine.
Le comportement d’un chat est souvent modifié à la puberté. Il a tendance à marquer son territoire par des griffades (sur les murs par exemple) et par des fréquents jets d’urine hors de la litière, à s’intéresser davantage aux femelles en particulier lorsqu’elles sont en chaleur, à les appeler en miaulant, à fuguer ou à se bagarrer avec d’autres mâles pour elles.
Quand faut-il castrer ?
En France, la castration des chats est pratiquée à partir de l’âge de 5-6 mois ou parfois dès que le chat a atteint le poids de 2kg (à 4 mois environ) car certains sont déjà fertiles sans forcément montrer des signes.
Un chat peut être castré à tout âge, mais les risques de certaines maladies graves et de comportements désagréables liés aux hormones sont nettement réduits ou supprimés s’il est castré suffisamment tôt.
Lutter contre la souffrance animale
La surpopulation féline est un véritable fléau en France. Chaque année, elle tue des dizaines de milliers de chats et de chatons, tandis que des millions de chats ont une vie de misère dans la rue (faim, soif, maladies, intempéries, absence de confort…) et sont particulièrement exposés aux actes de cruauté. Cette situation ne doit plus durer.
La castration, en contribuant à réguler les naissances, est l’alternative humaine fiable à l’abandon et à la mort des chatons. Elle permet aussi aux chats abandonnés de trouver plus facilement une famille et de les sauver de la mort dans les rues et les fourrières faute d’adoptants, en ne leur faisant pas « concurrence » avec de nouveaux chatons. Certaines personnes pensent que la stérilisation massive risque de faire disparaître l’espèce mais il n’en est rien, car il existe des éleveurs diplômés pour la faire perdurer.
Les nombreux bienfaits
La castration est recommandée en raison des bénéfices qu’elle apporte, tant à l’animal qu’à son maître. Entre autres, les risques de certaines maladies graves et de comportements désagréables sont nettement réduits ou supprimés si le chat est castré suffisamment tôt.
Les miaulements
Un mâle castré ne vocalisera plus pour sortir et appeler les femelles potentielles, surtout la nuit, car les chats sont nocturnes de nature.
Les bagarres
Des chats habitués à vivre ensemble, même depuis la naissance, peuvent devenir ennemis et se bagarrer pour conquérir une femelle en chaleur. Les risques sont des lésions à l’oeil, des blessures importantes et des apparitions d’abcès qui nécessitent une visite rapide chez le vétérinaire pour éviter la perte de la vue et d’autres complications. Les bagarres chez un chat castré sont considérablement limitées car il ne s’intéresse progressivement plus aux femelles et il est moins territorial. Son caractère devient souvent plus doux.
Les maladies mortelles
L’absence d’accouplement et la diminution des bagarres réduisent fortement la contamination par des maladies mortelles incurables (Leucose féline, FIV et PIF). Il est possible de vacciner votre chat contre la leucose mais pas contre le FIV (Sida du chat) et la PIF (Péritonite infectieuse du chat).
La cruauté du voisinage
Les chats non castrés sont bruyants, bagarreurs ou fouineurs. Ils sont exposés aux tirs de carabine à plomb et aux empoisonnements par des voisins exaspérés, en ville comme en campagne.
Les fugues
Un mâle castré ne fuguera plus pour trouver des femelles en chaleur au risque de se perdre.
Les accidents et les morsures de chiens
Le territoire d’un chat castré est beaucoup plus petit que celui d’un chat entier, ce qui limite les vagabondages et donc les risques d’être mordu par un chien, blessé ou tué par des voitures (première cause de mortalité chez les chats de moins de 2 ans).
Le marquage par griffades
Les chats castrés griffent moins sur les meubles, les murs de la maison et les arbres du jardin pour marquer leurs territoires.
Le marquage urinaire
Les fréquents jets d’urine âcre aux odeurs fortes pour marquer le territoire diminuent aussi bien à l’intérieur de la maison (en dehors de la litière) qu’à l’extérieur. L’odeur des urines est aussi fortement réduite. Ce marquage existe rarement chez un chat castré avant la puberté. Dans certains cas, le marquage urinaire peut persister après la castration si la cause n’est pas hormonale mais due à une litière souillée, à un problème médical ou à une souffrance psychologique (importante anxiété par exemple). Il conviendra alors de consulter votre vétérinaire qui déterminera la cause et proposera un traitement et/ou des conseils appropriés.
La prostate
La castration prévient les maladies telles que le cancer, la prostatite ou l’hyperplasie de la prostate.
Les testicules
Les risques d’infections et de cancer des testicules sont supprimés.
Les vols de chats
La castration empêche votre chat d’être volé par des trafiquants pour la reproduction intensive, parfois à vie. Le trafic d’animaux est placé à la troisième place du trafic illégal mondial derrière le trafic de drogue et d’armes. Les vols, parfois par ruse, ont lieu à tout moment et n’importe où (dans le logement avec ou en l’absence du propriétaire, dans le jardin, dans une voiture stationnée, en promenade…).
Anticiper le surpoids
Un chat castré ne grossit généralement pas si certaines précautions alimentaires sont prises immédiatement.
La prévention
Un chat castré brûle moins de calories. Sans précautions, une prise de poids est fréquente dans les 2 à 3 mois qui suivent l’opération. Voici quelques règles très simples à suivre dès la castration effectuée :
- choisissez une alimentation spéciale pour chat stérilisé (ou chaton stérilisé selon son âge) et à fort indice de satiété, disponible dans de nombreuses marques, demandez conseil à votre vétérinaire ;
- respectez les doses indiquées sur l’emballage en fonction de l’âge de l’animal, de son niveau d’activité et du poids à maintenir ou à perdre progressivement si votre chat a déjà un surpoids.
Les bons gestes pour éviter les erreurs
Faire des repas et/ou modifier la quantité de nourriture journalière recommandée nuisent au bien-être et à la santé de votre chat. S’il est affamé ou en surpoids, il existe des solutions inoffensives et efficaces :
- les chats grignotant toute la journée, un distributeur de croquettes est préférable à des repas servis pour que votre chat puisse manger sa dose journalière quand il le souhaite ;
- si votre chat a encore faim, n’augmentez pas la dose de nourriture quotidienne recommandée, sauf s’il ne grossit pas ou s’il est en pleine croissance (âge variable selon la race). Choisissez plutôt des croquettes à plus fort indice de satiété et optez pour la bi-nutrition (pâtées et croquettes) pour chat stérilisé en haut de gamme. La faim peut aussi être due à une infestation de vers même sans signe apparent. Pensez à bien vermifuger votre animal ;
- si votre chat a de l’embonpoint, ne réduisez pas la dose de nourriture quotidienne recommandée pour la perte du surpoids. Ce procédé est non seulement cruel car il sera affamé, mais aussi dangereux pour sa santé car il sera mal nourri et il est prouvé que la reprise de poids est inévitable et plus importante par la suite ! Si les croquettes ne sont pas efficaces progressivement avec la quantité indiquée, votre vétérinaire pourra vous en conseiller d’autres plus appropriées. Evitez les « à-côtés » ou donnez uniquement des concombres ou des courgettes par exemple.
Le contrôle du poids
Sans alimentation adaptée, la prise de poids est fréquente durant les trois premiers mois après la castration.
Vous pouvez surveiller la courbe de poids de votre chat en le pesant régulièrement chez votre vétérinaire (service bien souvent gratuit) afin de prévenir l’obésité, qui, comme chez l’être humain, peut avoir des effets néfastes sur la longévité et la santé de votre animal :
La silhouette idéale
Les côtes de votre chat ne doivent pas être visibles à l’œil nu ni être trop palpables sinon cela signifie qu’il est maigre et il faut rechercher la cause (mauvaise nutrition, vers intestinaux, maladie grave…). L’idéal est de sentir légèrement les côtes au toucher. Si vous ne les sentez pas du tout, cela signifie par contre qu’il a de l’embonpoint.
Attention à la croissance
Les chats castrés avant l’âge adulte (variable selon la race) sont susceptibles de grandir et donc de prendre du poids. Il ne faut pas confondre embonpoint et croissance.
Prévenir les infections urinaires
Un mâle castré est plus sujet aux infections urinaires comme les calculs, surtout s’il est obèse. En prévention, assurez-vous que votre chat boit de l’eau et urine suffisamment. Pour cela, choisissez un récipient qui ne retient pas les odeurs : inox, faïence, verre… L’eau doit toujours être propre et renouvelée (plusieurs fois par jour) pour inciter votre chat à boire. Vous pouvez aussi opter pour une fontaine à eau car l’eau y est continuellement pure et fraîche.
Le choix alimentaire est également très important. Optez pour des croquettes haut de gamme pour chats stérilisés, conçues à la fois pour prévenir la prise de poids et les problèmes urinaires, notamment par une teneur limitée en phosphores et en magnésium.
Pour aider votre chat à s’hydrater et lui faire plaisir, vous pouvez aussi donner une fois par jour un aliment humide pour chats stérilisés (pâté par exemple), de bonne qualité, qui contient environ 80 % d’eau.
L'intervention
La castration d’un chat est souvent un moment stressant pour le maître. Rassurez-vous, il s’agit d’une petite opération courante qui se passe très bien dans l’immense majorité des cas et les vétérinaires prennent toutes les précautions possibles. Afin de vous préparer, voici les informations essentielles résumées étape par étape.
La prise du rendez-vous
Nous vous conseillons de prendre un rendez-vous au moins 10 jours avant la date souhaitée de l’intervention et de profiter de la castration pour demander à identifier votre chat en même temps, si ce n’est pas déjà fait (obligation légale).
La veille de l'opération
Les vétérinaires recommandent généralement de retirer la nourriture à partir de 22h la veille de l’opération et même parfois l’eau à minuit, pour prévenir les vomissements après l’anesthésie. Afin d’éviter que votre chat mange à l’extérieur après 22h ou qu’il soit absent le matin de l’opération, veillez à ce qu’il ne puisse pas sortir de la maison trop tard la veille pour rentrer à temps.
Le déroulement de l'intervention et le retour à la maison
Vous devrez déposer votre chat à jeun entre 8h et 9h. Le vétérinaire vérifiera qu’il est en bonne santé et que l’anesthésie générale ne présente pas de risque particulier, avant d’administrer un tranquillisant puis l’anesthésie générale avec des doses adaptées à son poids. Une surveillance des constantes cardiaques et respiratoires est assurée durant toute l’intervention.
Le vétérinaire procède au retrait des testicules. L’opération dure environ 10 minutes. La plupart des vétérinaires effectuent des injections antidouleurs voire anti-inflammatoires et antibiotiques (surtout si au moins une testicule est placée dans l’abdomen), au cours de l’anesthésie, agissant généralement 24h. A la fin de la chirurgie, votre chat sera placé sous lampe chauffante jusqu’à son réveil.
Vous pourrez récupérer votre chat le soir-même, lorsqu’il sera suffisamment réveillé. Il sera encore sous les effets de l’anesthésie et il est possible qu’il ait du mal à marcher ou qu’il « balance » de gauche à droite, mais il marchera mieux le lendemain. Le vétérinaire vous transmettra, si nécessaire, des antidouleurs et des antibiotiques à lui administrer par voie orale.
Les précautions post-opératoires
Le respect des consignes de convalescence est indispensable pour éviter des complications et permettre une cicatrisation dans les meilleures conditions.
Le repos modéré
Nous vous conseillons d’installer votre chat sans autres animaux, dans un lieu calme et chauffé (20°C), avec ses gamelles d’eau et de croquettes, sa litière et son panier, sans le faire sortir, jusqu’au retrait des fils. En effet, il ne devra pas courir, sauter, monter et descendre les escaliers ou jouer avec des animaux, afin d’éviter toute tension sur les éventuels points de sutures, une infection de la plaie ou une éventration (potentiellement mortelle) si votre chat avait au moins une des deux testicules dans l’abdomen.
L'alimentation
A son retour l’après-midi de l’opération, donnez-lui de l’eau par petites quantités et la moitié de sa ration alimentaire habituelle au soir, à condition qu’il ne vomisse pas. Dès le lendemain matin, il pourra manger et boire normalement.
Les médicaments
Il n’y a généralement pas de médicaments à administrer à un chat mâle, sauf si au moins une testicule était placée dans l’abdomen. Dans ce cas, votre vétérinaire prescrira des antidouleurs et des antibiotiques à donner par voie orale à votre chat pendant quelques jours (généralement 5 jours). Pour faciliter la prise, écrasez le comprimé et mélangez la poudre obtenue dans une petite quantité de nourriture humide et très appétente.
L'hygiène
Le panier de votre chat et la litière devront toujours être propres pour éviter une infection. Privilégiez une litière à base de papier déchiré (journal, sopalin…) que vous changerez tous les jours afin de ne pas laisser les saletés et granulés de litière se coller aux plaies chirurgicales durant cette période.
La prévention d'une infection
La cicatrisation provoque des démangeaisons. Chaque jour, surveillez l’évolution et la propreté de la plaie. Si celle-ci n’est pas propre, désinfectez-la chaque jour jusqu’à l’éventuel retrait des fils, avec une compresse et de la Bétadine iodée solution dermique, puis mettez un pansement pour éviter l’infection.
Les signes d'infection
En cas de rougeur, de grosseur, de pus, d’écoulement ou de saignements, consultez immédiatement votre vétérinaire.
Le contrôle post-opératoire
Les éventuels points de suture seront retirés gratuitement quelques jours plus tard (ou 2 à 3 semaines en cas de testicule située à l’intérieur de l’abdomen) à la clinique sauf si ce sont des fils résorbables. En cas d’interrogation, n’hésitez pas à prendre contact avec votre vétérinaire.
Le coût de la castration
La castration d’un chat coûte en moyenne entre 50€ et 80€ (anesthésie générale, injections, pansement, hospitalisation de jour et retrait des fils inclus). Le prix varie d’un vétérinaire à un autre et dépend, entre autres, du lieu où est situé le cabinet ou la clinique et du traitement post-opératoire prévu (durée des effets des injections antidouleurs…). Vous pouvez obtenir les tarifs sur simple appel téléphonique.
Afin de faciliter le paiement, de nombreux vétérinaires acceptent un règlement en deux fois. Il existe aussi des compagnies d’assurance qui proposent la prise en charge partielle des frais de castration et jusqu’à 100% pour les consultations, les maladies… Des comparateurs en ligne peuvent vous aider à trouver gratuitement une mutuelle pour chats.
Si vous êtes en difficultés financières, n’hésitez pas à nous contacter sans tarder, ainsi que d’autres organismes de protection animale telles que la SPA, l’association Vétérinaires Pour Tous, les fondations Brigitte Bardot et Assistance aux Animaux, afin d’obtenir des aides au paiement des frais vétérinaires. Les participations financières de chaque organisme sont cumulables.
