La leishmaniose

La leishmaniose est une maladie grave et chronique due à des leishmanies transmises par les phlébotomes infectés qui sont largement répandus dans la moitié sud de la France. Elle n’est pas contagieuse mais fréquente chez le chien (alors que le chat semble très peu réceptif) et mortelle. Un traitement existe mais il n’est pas toujours efficace ni bien toléré par le chien. Il est donc indispensable d’agir en prévention en adoptant certaines bonnes habitudes, en utilisant un antiparasitaire à action répulsive et en vaccinant votre chien pour une protection accrue.

Les modes de contamination

Les phlébotomes infectés contaminent les chiens via une piqûre. La maladie peut également être transmise par une mère gestante à ses petits ou encore lors d’une transfusion sanguine. La transmission directe du chien à l’homme n’est pas prouvée : l’homme peut être contaminé par la piqûre du phlébotome présent dans son milieu de vie.

En France, la leishmaniose se rencontre principalement dans les régions : Corse, Provence-Alpes-Côte-D’azur, Occitanie, régions du Sud-Ouest et certains départements du Rhône-Alpes. Le phlébotome est particulièrement présent de avril à octobre et son activité est maximale au crépuscule.

Les signes et les complications

Tous les chiens piqués par le moustique ne développent pas de signes, mais la maladie pourra se développer lors d’un stress ou d’une autre maladie qui va diminuer les défenses naturelles.

La période d’incubation peut durer un mois à plusieurs années. Les signes de cette maladie dépendent de la localisation du parasite dans l’organisme du chien et peuvent apparaître simultanément ou séparément, ce qui complique le diagnostic.

Selon le stade de la maladie, l’animal peut présenter un ou plusieurs signes :

  • abattement et fatigue marqués (après l’effort puis en permanence) ;
  • fièvre ;
  • amaigrissement progressif ;
  • importante fonte musculaire (jeune animal ayant un aspect de vieux chien) ;
  • atteinte des yeux (œil rouge, larmoyant, douloureux avec des écoulements) ;
  • saignements de nez (plus ou moins fréquents et souvent impressionnants) ;
  • problèmes cutanés (pellicules sans démangeaisons, lésions ulcératives : « cratères » dans la peau en particulier au niveau des oreilles, du nez et des coussinets) ;
  • perte de poils (bord libre des oreilles, pourtour des yeux…) ;
  • griffes anormalement longues ;
  • augmentation de taille de la rate ;
  • ganglions volumineux ;
  • insuffisance rénale, souvent irréversible et mortelle (augmentation de la prise de boisson et des émissions d’urine).

Par ailleurs, il existe d’autres formes atypiques de leishmaniose : nerveuses (crises épileptiformes), cutanées (avec nodules ou pustules), digestives, ostéo-articulaires, généralisée.

Le diagnostic

Le diagnostic sera confirmé grâce à des examens sanguins. Dans certains cas complexes, des analyses de la peau (calques, biopsies), de moelle osseuse ou des ganglions permettent de mettre en évidence le parasite.

Le traitement et le pronostic

Le traitement permet de faire disparaître les signes mais ne détruit pas tous les parasites présents dans l’organisme du chien. Les rechutes sont donc possibles. La durée et la fréquence varie d’un chien à l’autre (12 mois minimum et parfois à vie), avec des interruptions si le traitement est mal supporté.

Une surveillance régulière de l’animal leishmanien doit être réalisée (signes après mise en place du traitement ; analyses sanguines pour vérifier l’absence d’anémie, la fonction rénale et l’évolution de la maladie…).

Le pronostic dépend beaucoup du stade de la maladie. Il est toujours réservé car le traitement est long, pas toujours bien supporté par le chien ni efficace. En cas d’atteinte rénale, le pronostic est mauvais car les lésions rénales sont irréversibles.

La prévention

Assurez à votre animal la meilleure prévention possible contre les piqûres de phlébotomes :

  • éliminez toute source d’eau stagnante à proximité des habitations ;
  • rentrez votre chien le soir (moment de la journée où il y a le plus de phlébotomes) ;
  • luttez contre les moustiques par des bombes ou des diffuseurs ainsi que l’utilisation de moustiquaires ;
  • appliquez régulièrement un antiparasitaire répulsif efficace contre les phlébotomes, de avril à octobre, même si votre chien est vacciné car le vaccin ne le protège pas à 100%.

Les antiparasitaires n’étant pas toujours totalement efficaces, pensez chaque jour à vérifier l’absence de petite lésion qui apparaît après la piqure d’un phlébotome, habituellement sur la tête, les oreilles, le museau, les extrémités et les pattes de votre chien.

La vaccination

Le vaccin ne protège pas à 100% contre la leishmaniose, mais il est très vivement conseillé pour les chiens non contaminés (test de dépistage au préalable) vivant dans les départements à risque et pour tous ceux qui y passent leurs vacances. La primo-vaccination se fait en 3 injections, espacées de 3 semaines, dès l’âge de 6 mois.

L’injection vaccinale ne peut pas être réalisée en même temps que les vaccinations habituelles de votre chien (maladie de carré, parvovirose, leptospirose, hépatite de Rubarth, rage…). Un délai d’un mois minimum doit être respecté entre ces vaccinations et le vaccin contre la leishmaniose.

Il est nécessaire de protéger aussi votre chien avec un antiparasitaire répulsif pour une protection maximale.

⚠ La nomenclature des vaccins précise très clairement de ne vacciner que les animaux en bonne santé.

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