Les gestations accidentelles ou dangereuses

Les gestations accidentelles ou dangereuses sont fréquentes et souvent dues à des informations peu connues du public (chaleurs silencieuses, absence de ménopause…) ou un moment d’inattention. Parfois même, les maîtres ne s’aperçoivent pas que le ventre de leur chienne s’arrondit car il change progressivement et peut rester discret. Pour interrompre une gestation, la chirurgie est la meilleure solution car elle est bénéfique pour la santé de la chienne et indolore pour les fœtus.

Dans un pays surpeuplé de chiens, où des milliers d’entre eux meurent abandonnés dans les fourrières, nous ne pouvons que vous déconseiller de faire naître des chiots surtout si la gestation présente un quelconque risque. De plus, une chienne peut avoir jusqu’à 17 chiots par portée et ne pas s’en occuper correctement. Vous devrez alors la remplacer, ce qui représente un travail épuisant en plus du nettoyage multi-quotidien des urines et des selles.

Les risques et les signes de gestation

Si votre chienne présente un risque de gestation, il est préférable de consulter un vétérinaire sans attendre car les signes visibles apparaissent souvent tardivement (léger gonflement et dépilation des mamelles, possible écoulement vaginal, diminution puis nette augmentation de l’appétit, élargissement de l’abdomen, prise de poids).

Accidents de contraception :

  • oubli par le maître ;
  • pilule donnée à la mauvaise fréquence ou période du cycle (chaleurs irrégulières, erreur du maître…) ;
  • pilule recrachée par la chienne ;
  • inefficacité.

Chaleurs silencieuses ou inattendues :

  • chaleurs silencieuses, surtout le 1er jour ou lors des 1ères chaleurs (aucun signe) ;
  • chienne précoce (âge variable selon la race) ;
  • périodes de chaleurs irrégulières ;
  • déclenchement des chaleurs plus vite que prévu en présence d’une autre femelle en chaleur ;
  • chienne âgée (la ménopause n’existe pas).

Mâle de la famille (même de taille très différente) :

  • puberté précoce (âge variable selon la race) ;
  • castration chirurgicale (stérilité après un délai d’un mois) ou chimique récente (stérilité certaine après 3 mois) ;
  • mâle ayant eu un contact avec la femelle (accouplement rapide et pouvant être discret).

Fugue ou visite d’un mâle :

  • la chienne a fugué (creusement de trou, clôture pas assez haute ou solide, promenade sans laisse…) ;
  • un chien du quartier a senti la chienne et a réussi à s’inviter dans le jardin.

Chienne adoptée :

  • elle s’est avérée gestante.
Attention :
  • la contraception ne doit être utilisée qu’à titre exceptionnel car les effets secondaires connus sont très dangereux ;
  • n’essayez jamais de séparer un mâle et une femelle accouplés, vous risqueriez de les blesser gravement. Il existe des solutions chez votre vétérinaire qui empêchent une gestation après saillie ou l’interrompt s’il est trop tard, sans aucune douleur pour les fœtus selon la méthode choisie.

Les gestations dangereuses

L’avortement est fortement conseillé si :

  • le chien est bien plus gros que la chienne (des chiots trop gros empêchent le bon déroulement de la mise-bas) ;
  • la chienne, surtout de petite taille, attend une portée importante. Les risques de toxémie de fin de gestation et d’hypoglycémie sont plus élevés. L’épuisement ressenti par la chienne peut aller jusqu’au coma et la mort ;
  • elle est âgée ou trop jeune (âge variable selon la race) ;
  • elle est affaiblie par une quelconque pathologie, malformation ou fracture du bassin ;
  • il y a des risques de fœtus morts in utero (mère maigre, en surpoids, gestations rapprochées) ;
  • il est possible qu’elle ait avalé une pilule contraceptive après la saillie (risque de chiots déformés).

⚠ La chienne gestante a un besoin accru en insuline (résistance), ce qui peut révéler un diabète débutant (diabète gestationnel).

La confirmation de la gestation

Malheureusement, il n’est pas facile de savoir si une chienne est gestante pendant le premier mois de la grossesse. Pour confirmer une gestation, il faut effectuer un test sanguin par votre vétérinaire ou une échographie, 3 à 4 semaines après la saillie. Le diagnostic par palpation est déconseillé car difficile à réaliser et risqué même avec un vétérinaire expérimenté. Notez toutefois que si la suspicion de gestation est forte, il n’est pas indispensable d’attendre confirmation de cette gestation pour mettre en place un protocole d’avortement.

La solution avantageuse

L’avortement chirurgical interrompt la gestation et stérilise la chienne. Cette intervention évite les dangers de la méthode par injection et présente de nombreux avantages pour la santé de l’animal. Si elle est réalisée assez rapidement, la mère ne se rendra compte de rien. L’avortement chirurgical ne provoque aucune souffrance pour les fœtus grâce à l’anesthésie, puis l’euthanasie de chacun d’eux (pendant que la mère dort) pour éviter leur réveil et toute souffrance fœtale. Pour vous tranquilliser l’esprit, assurez-vous que votre vétérinaire s’occupe bien de chaque fœtus. Cette opération est également sans danger s’il s’avère que la chienne n’était pas gestante.

La solution déconseillée

L’avortement médical n’est pas un moyen de contraception, il ne faut pas en abuser. Cette méthode est risquée et n’apporte aucun bienfait pour la chienne.

En fonction de la molécule, le vétérinaire fera 2 ou 3 injections sous-cutanées, espacées de 24h ou 48h, avant le 10ème ou le 45ème jour de gestation car ensuite le risque devient trop important pour la chienne.

Ces médicaments sont efficaces mais présentent des risques :

  • échec si l’avortement a lieu tardivement ;
  • réaction douloureuse ;
  • complications si l’expulsion des fœtus est incomplète (échographie indispensable pour vérifier) ;
  • graves infections utérines ;
  • intervalle raccourci entre deux périodes de chaleurs ;
  • nouvelle gestation.

Plus l’interruption de gestation sera envisagée tôt, moins ce sera traumatisant pour votre chienne qui devra être surveillée durant les jours qui suivent l’avortement pour s’assurer qu’elle va bien.

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