Choisir une alimentation de qualité

Outre le besoin de jouer et de se dépenser, la nourriture joue un rôle décisif sur la santé du chien. Elle doit être de très bonne qualité, équilibrée et adaptée à l’âge et certains besoins spécifiques de l’animal. En effet, une erreur alimentaire peut entraîner des problèmes de santé importants, la maladie de Pica (ingestion de corps étranger nécessitant une visite rapide chez le vétérinaire) ou la mort ! L’alimentation en libre-service est à proscrire car c’est un rythme qui ne convient pas du tout au chien et favorise la surconsommation et l’obésité. En revanche, il faut veiller à laisser de l’eau propre et filtrée à sa disposition jour et nuit.

⚠ L’agressivité est très fréquente au moment des repas et des friandises. Même un chien gentil peut subitement changer, surtout en vieillissant. Par précaution, veillez impérativement à la tranquillité de votre animal lorsqu’il mange, en éloignant les enfants et les éventuels autres animaux, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à manger.

Le nouveau-né

Lors des premières 24-48 heures après la mise-bas, la mère produit du colostrum très riche en anticorps ce qui participe à l’immunisation du nouveau-né. Il est donc crucial que les chiots tètent le plus rapidement possible et les aider à trouver les tétines de leur mère si nécessaire. Un chiot tête habituellement toutes les 2 heures. 

Si les chiots sont orphelins, trop nombreux, ou que la mère ne s’en occupe pas ou n’a assez pas de lait (la mauvaise croissance du chiot est un indice), vous devrez recourir à un lait maternisé pour chiot. En effet, le lait de vache (ou de chèvre ou de brebis) est moins riche que le lait de la chienne et est souvent mal digéré, entraînant des diarrhées pouvant être à l’origine du décès du chiot. Le rythme d’administration et les quantités à donner dépendent de l’âge du chiot. Ils sont souvent indiqués sur la boîte de lait et sont à respecter scrupuleusement.

Pour surveiller la bonne croissance du chiot, il faut contrôler son poids chaque jour et à la même heure, avec une balance précise. La prise de poids dépend de la race à laquelle appartient votre chiot. Par contre, si en 48h un chiot a perdu du poids ou n’en a pas pris, ce n’est pas normal et il faut s’en inquiéter et trouver la cause.

A partir d’un mois environ (selon la race), on peut commencer à introduire des aliments solides pour compléter les tétées ou les biberons, de préférence des croquettes pour chiot de qualité « premium » et adaptées à sa race pour prévenir les carences. Si la transition est difficile, vous pouvez au départ mouiller les croquettes avec du lait maternisé. En parallèle, il faut réduire peu à peu la fréquence des biberons. La durée du sevrage est de 3 semaines.

Le chiot

La croissance chez les chiens de grande taille est plus longue que pour les petits chiens. La première phase de croissance, jusqu’à 5 à 8 mois, est une période pendant laquelle le chiot va grandir de façon intense et rapide. Une alimentation pour chiot, complète et équilibrée, permet de faire face à la demande en énergie et en minéraux. Pendant la seconde phase, jusqu’à 12-18 mois, la croissance ralentit, le squelette termine de se former et le chiot va prendre essentiellement de la masse musculaire.

Chez les chiots de grande race, le gain de poids quotidien est élevé. Les contraintes mécaniques sur le squelette avant que celui-ci ne soit consolidé sont importantes, c’est pour cette raison qu’ils sont souvent victimes d’affections ostéo-articulaires. Afin de limiter au maximum ces affections, il faut absolument envisager tous les apports nutritionnels. Le besoin énergétique évolue selon la croissance. La quantité de nourriture apportée doit donc être augmentée régulièrement. Toute erreur nutritionnelle pendant la croissance des chiots de grandes races peut avoir des conséquences graves. Il faut à tout prix éviter une surconsommation énergétique et/ou un déséquilibre minéral.

Pour les chiens de petites races, la période d’allaitement couvre une partie plus importante de la phase de croissance, mais pas entièrement. La période de croissance s’étalant, en moyenne, jusqu’au 6ème mois du chiot, le risque majeur sera une obésité due à la suralimentation, ce qui prédispose à des problèmes de surpoids à l’âge adulte.

Les besoins alimentaires du chien en croissance, en fonction des races et surtout des tailles à l’âge adulte, sont complètement différents. Choisir une alimentation haut de gamme pour chiot et adapté à son cas est indispensable.

L’alimentation chiot doit être donnée jusqu’à l’âge adulte ou jusqu’à la stérilisation/castration.

⚠ Si vous donnez un aliment de qualité « premium » à votre chien en croissance, il est inutile, voire dangereux, d’y ajouter des compléments en vitamines ou sels minéraux.

L'âge adulte

La transition vers l’alimentation adulte se fait à différents moments, en fonction de la race de votre chiot. Les besoins (en énergie, en protéines…) n’étant pas les mêmes pour tous, différents types d’aliments sont disponibles en fonction de la taille et de l’activité de l’animal. Les quantités à donner sont indiquées sur le sac de croquettes ou sur la boîte.

Le sénior

Vers l’âge de 8 ans (un peu moins pour les grandes races, un peu plus pour les tout petits chiens), il convient de passer à un aliment conçu pour les besoins du chien âgé : moins riche en sel pour le cœur et en protéines mais de meilleure qualité pour les reins, allégé en calories (le chien devient plus casanier et son métabolisme ralenti), enrichi en vitamines pour le fonctionnement de l’organisme ainsi qu’en antioxydants pour le vieillissement cérébral, et contenant des protecteurs du cartilage pour les articulations. Peu a peu, votre chien perdant le goût et l’odorat, préférez un aliment plus appétent pour le motiver à manger.

Arthrose de la mâchoire, problèmes dentaires… votre chien peut avoir du mal à manger ses croquettes. Dans ce cas, il est conseillé de lui donner une nourriture molle et faire des petits morceaux pour faciliter la prise si nécessaire.

Pour ralentir efficacement l’apparition et la progression de la sénescence du cristallin, le complément alimentaire Sitalan (contenant des vitamines, des acides aminés et du sélénium) est recommandé. Il peut être utilisé en cure ou en continu selon les besoins de votre chien.

Le chien malade

Parmi les marques de qualité, il existe des gammes « prescription » ou « thérapeutique ». L’aliment jouant alors un véritable rôle thérapeutique. Sa composition lui permet en effet de traiter un certain nombre de maladies, seul ou en association avec d’autres médicaments selon les besoins : obésité, diabète, calculs urinaires, insuffisance rénale, troubles digestifs, allergies, arthrose

Le chien stérilisé (mâle et femelle)

Les modifications hormonales font que la faim augmente alors que les besoins énergétiques diminuent favorisant une prise de poids. Si vous restez sur un aliment pour chien entier en diminuant la ration, les besoins en nutriments risquent de ne pas être couverts (en protéines, acides aminés, vitamines…) et votre chien aura faim.

Le passage à un aliment spécifique « chien stérilisé » est fortement conseillé pour mieux manger et maintenir ou retrouver un poids idéal. Une alimentation haut de gamme (Hills, Virbac…) est recommandée, car elle est de meilleure qualité, plus équilibrée et a un meilleur pouvoir de satiété que les aliments standards.

Malgré des croquettes de qualité, certains chiens peuvent avoir encore faim. Une solution est de nourrir son chien à la fois avec des croquettes et de la pâtée de haute qualité pour chien stérilisé : on parle de bi-nutrition. Les pâtées sont riches en eau et améliorent la satiété de l’animal. La bi-nutrition permet aussi de limiter davantage la prise de poids, à condition de respecter les dosages.

Pour faire plaisir à votre compagnon sans le faire grossir, préférez des concombres ou des courgettes par exemple, plutôt que les « à-côtés » caloriques.

En cas de stérilisation/castration avant la fin de la croissance, il est recommandé de passer à un aliment pour chiot stérilisé, jusqu’à la fin de la croissance. N’hésitez pas à demander conseil.

La chienne gestante ou allaitante

Une chienne gestante ou allaitante doit recevoir une nourriture adaptée sur le plan énergétique et protéique, ses besoins augmentant avec l’avancement de la gestation et plus encore avec la lactation. Aussi, le calcium, indispensable en grande quantité pour produire le lait, peut provoquer des crises de tétanie souvent fatales chez l’animal en cas d’apport insuffisant.

L’alimentation habituelle ne convient plus à la chienne gestante, même en augmentant la dose, d’autant plus que son estomac a de moins en moins d’espace à cause de la place importante occupée dans l’abdomen par l’utérus gravide. Par conséquent, la nourriture doit être plus riche, équilibrée et hautement digestible. De la qualité de sa ration, découlera la qualité de son lait.

Les croquettes « premium » pour chienne gestante et allaitante couvrent parfaitement les besoins de la chienne, de l’accouplement jusqu’au sevrage des petits, sans carence ni excès. Le dosage doit être augmenté progressivement, comme indiqué par le fabricant sur l’emballage. Assurez-vous qu’elle mange à sa faim.

Durant la gestation, votre chienne va accumuler de la graisse pour pouvoir nourrir ses chiots pendant l’allaitement. Cette prise de poids est tout à fait normale et temporaire. Ne vous inquiétez pas si elle perd de l’appétit vers la fin de la gestation. C’est un signe qui annonce l’imminence de la mise-bas.

L'alimentation industrielle

La nourriture industrielle existe sous forme de croquettes ou d’aliments humides (sachets, barquettes, boîtes) et en qualité « standard » ou « premium ». L’alimentation est un facteur déterminant pour la santé de votre chien.

Les formes

La pâtée est très appréciée des chiens mais doit être donnée avec modération car elle favorise, entre autres, l’apparition du tartre sur les dents à l’inverse des croquettes qui la limitent grâce à une action naturelle et mécanique de frottement sur les dents lors de la mastication.

La qualité

Les aliments « premium » utilisent des matières premières de qualité et des procédés de fabrication élaborés (extrusion pour conserver les vitamines…). Ils sont complets, équilibrés et existent pour chaque chien en fonction des besoins (âge, poids, race, niveau d’activité, états de santé et physiologique : embonpoint, stérilisation mâle et femelle…). Ces aliments sont en vente chez les vétérinaires, dans les magasins spécialisés ou les animaleries. Leur coût n’est pas beaucoup plus élevé, vu leurs meilleures qualité et digestibilité (moindre quantité à distribuer pour une même valeur nutritionnelle) et ils pourront éviter pas mal de soucis de santé liés à une alimentation de qualité inférieure.

Les aliments « standard » sont généralement beaucoup plus gras (les chiens les trouvent parfois plus appétents), composés de viandes dont la qualité et l’origine sont bien différentes, nettement moins digestibles et ne couvrent pas toujours les besoins des chiens en termes d’oligo-éléments, acides gras… Ils sont vendus en grandes surfaces.

L'alimentation ménagère (faite maison)

Son principal avantage est l’utilisation d’ingrédients frais. Elle doit être composée de viande ou de poisson, de riz, de légumes (évitez les légumes fermentescibles), d’huile de colza et d’un complément de vitamines et de minéraux.

Le principal inconvénient est la difficulté à préparer un repas sain et équilibré, et cela tous les jours. Cela demande des connaissances en nutrition canine et en diététique assez poussées. Il faut parfaitement connaître le détail des besoins de votre chien, qui varient selon sa race, son âge et son niveau d’activité. Il est fortement conseillé de demander au vétérinaire traitant de votre animal quels sont les ingrédients à utiliser et les quantités à donner pour éviter des carences, des malformations osseuses, des désordres digestifs, de l’embonpoint…

Pensez à servir des repas raisonnablement chauds en hiver et tièdes durant les chaleurs de l’été.

⚠ La ration « à l’ancienne », c’est à dire une soupe à base de riz, de morceaux de viande pour animaux (très grasse) et de restes de table, est très déséquilibrée et entraîne des carences importantes, néfastes pour la santé de votre chien.

L'alimentation BARF

Les rations « BARF » sont préparées à base d’aliments crus. L’objectif de ce type d’alimentation est de se rapprocher du régime alimentaire originel des chiens. Les rations sont composées de viande crue, d’os charnus, d’abats, de fruits, de légumes et de suppléments variés.

Pour profiter des bénéfices de cette alimentation, il faut que les rations soient parfaitement équilibrées. Comme pour les rations ménagères, il est conseillé de demander au vétérinaire de calculer la ration nécessaire pour votre animal.

⚠ Les aliments crus peuvent présenter de graves risques pour la santé (bactéries et parasites non tués par la cuisson). De plus, le système digestif du chien actuel n’a plus rien à voir avec celui du loup et il est illusoire, voire contre-indiqué, de vouloir le nourrir avec de la viande crue, comme un loup ou un hypothétique chien « originel ».

Les aliments interdits

Le chien digère très mal les aliments fermentescibles comme les oignons, les haricots blancs ou rouges et les lentilles ! Certains aliments sont de véritables dangers pour lui, notamment les charcuteries salées, les poissons avec arrêtes, les champignons, l’épi de maïs, le chocolat, la noix de macadamia, l’avocat, les raisins, certaines épices…

Renseignez-vous auprès de votre vétérinaire avant de donner un aliment, car il peut causer de graves dommages voire même être fatale pour votre chien.

Le danger des os

Ne donnez jamais d’os à votre chien car il y a un risque réel qu’il se fractionne en petits morceaux pointus ! Dans le pire des cas, ils causent des lésions lors de l’ingestion, telles une perforation ou lacération de l’œsophage, de l’estomac ou de l’intestin. Les morceaux d’os peuvent s’agglomérer dans l’intestin et provoquer une constipation sévère accompagnée de douleurs abdominales intenses. Les os de poulet, de lapin et de côtelettes, plus minces et cassants, sont plus dangereux que d’autres.

Le travail de mastication est bon pour l’hygiène buccale. Adressez-vous à votre vétérinaire pour découvrir les meilleures alternatives pour permettre à votre chien de ronger en toute quiétude.

Le dosage et la fréquence des repas

La dose journalière doit être calculée en fonction de l’âge, le poids actuel, le mode de vie et la physiologie de votre chien. Généralement, les quantités sont indiquées avec précision soit sur les emballages des aliments soit par votre vétérinaire. Evitez d’ajouter des restes de table pour ne pas déséquilibrer la ration ainsi que des friandises caloriques. Les chiots, quelle que soit la race, doivent être pesés au minimum tous les mois pour pouvoir réadapter le dosage.

Il est recommandé de répartir la dose journalière en 4 repas par jour jusqu’à l’âge de 3 mois, puis de passer ensuite à 3 repas par jour et à l’âge adulte pour éviter une longue sensation de faim entre les repas, des troubles digestifs et une torsion de l’estomac (mortelle). Les repas devront être servis à heures fixes dans la journée, au calme et toujours au même endroit. Si votre chien ne veut plus manger au bout de 15 minutes, retirez la gamelle.

N’oubliez pas de laisser de l’eau propre, en grande quantité, à sa disposition jour et nuit.

⚠ Tout excès de poids favorise l’apparition et l’aggravation de l’arthrose.

⚠ Pour une bonne digestion et éviter les risques de dilatation et de torsion de l’estomac (urgence vitale très douloureuse), évitez tout activité intense à votre animal juste après le repas.

L'éducation pendant les repas

La hiérarchisation au moment des repas aide le chien à trouver sa place au sein de la famille. Si le chien mange en même temps que le repas familial, il va supposer qu’il occupe un rang hiérarchique équivalent aux membres de la famille. Aussi, ne lui donnez rien à table ! Il est conseillé de donner à manger à votre chien après le repas de la famille. Il doit manger sa ration seul. Bien entendu, ceci ne concerne pas l’eau, qui doit être mise à disposition et à volonté. Le fait que votre chien ne mange pas en même temps que vous ne va pas le perturber. Il est ainsi en position de dominé et d’individu à protéger.

⚠ Certaines personnes pensent qu’il faut retirer régulièrement la gamelle du chien lorsqu’il est en train de manger pour lui faire accepter que ses propriétaires ont le droit de lui retirer ce qu’il tient. A part diminuer la confiance qu’il a pour vous et risquer de le rendre agressif, cela ne sert à rien. Sachez qu’une mauvaise éducation dans le domaine alimentaire peut avoir des conséquences négatives dans d’autres domaines.

Le changement alimentaire

Evitez tout changement alimentaire brusque car cela peut entraîner des vomissements et des diarrhées chez votre chien. Une transition alimentaire réussie s’effectue progressivement sur une dizaine de jours comme suit :

  • pendant 3 jours, faites une ration composée à 75% du 1er aliment et 25% du 2ème aliment ;
  • les 3 jours suivants, mélangez à 50%/50% ;
  • les 3 jours suivants, faites une ration composée de 25% du 1er aliment et 75% du 2ème aliment ;
  • le 10ème jour, servez 100% du 2ème aliment.

Si vous venez d’accueillir un chien, il est préférable de donner la même alimentation que l’éleveur ou l’ancien propriétaire en attendant les conseils de votre vétérinaire.

Le choix des gamelles et leur mise en hauteur

Optez pour des gamelles d’eau et de croquettes antiglouton qui ne retiennent pas les odeurs (inox, faïence, verre…). Placez-les en hauteur pour éviter à votre chien des douleurs (au cou et au dos) et des remontées acides, sans toutefois qu’il ait la tête trop haute pour pouvoir manger facilement.

A lire aussi

Sommaire