La mendicité

Le chien est un compagnon fidèle généralement très important pour les sans-abri qui ont tant besoin d’humanité. Cependant, il n’est pas rare que le chien, de race ou non, serve de souffre-douleur pour son maître dans des lieux cachés ou soit présent uniquement pour attendrir les passants afin d’obtenir de l’argent, parfois sous l’effet de la drogue pour les calmer. Dans le doute, il est préférable de toujours veiller sur l’animal et d’apporter une aide alimentaire ou matérielle plutôt que financière.

Le risque de trafic de chiens

Derrière la mendicité, peut aussi se cacher un véritable trafic de chiens. En effet, des réfugiés roms élèvent des chiens à la chaîne avec des reproducteurs venus de leur pays. Dès leur plus jeune âge, ces derniers deviennent des aides à la mendicité sur des lieux fréquentés : entrées de métro ou de magasins… Ils émeuvent les passants qui donnent volontiers une pièce et peuvent aussi être vendus. Les acheteurs, pensant sauver un animal de sa triste vie, perpétue alors inconsciemment ce trafic comme toutes les personnes qui donnent de l’argent. De plus, ces chiens ne sont généralement ni identifiés, ni vaccinés ou munis de faux papiers, et sont potentiellement vecteurs de maladies graves.

Déceler la maltraitance cachée

Alors qu’il se montre respectueux et affectueux envers son petit compagnon dans les lieux stratégiques, le sans-abri peut se mettre à maltraiter son pauvre animal, sous l’effet de l’alcool/drogue ou non, lorsqu’il se trouve à l’abri des regards. Un animal maltraité ne montre pas systématiquement de signes comportementaux ou physiques. Bien souvent, le chien n’a également pas d’eau à sa disposition ni une alimentation adaptée ou en quantité suffisante.

Afin de détecter un cas de maltraitance, toute personne peut surveiller discrètement et régulièrement le comportement du maître envers son chien à des jours, heures et lieux différents. Vous pouvez filmer l’acte de maltraitance où le visage du maître est reconnaissable, car une vidéo constitue une preuve indiscutable et recevable même à son insu (droit pénal). N’oubliez pas de noter, la date, l’heure et le lieu.

Un animal provenant de l’étranger peut aussi être retiré à son maître s’il n’est pas vacciné contre la rage.

Reconnaître un chien drogué

Actuellement, il n’est pas rare de voir des chiens drogués par leur maître sans-abri pour les forcer à rester calme toute la journée. Cette triste vie pour l’animal persistera tant que les passants ne signaleront pas son état ou ne s’assureront pas d’une intervention rapide des forces de l’ordre ou d’un organisme de protection animale.

L’article suivant a été publié à ce sujet par Sudinfo le 5 août 2014 :

Les chiens sont parfois vus par certains SDF comme un moyen d’attendrir les passants et se faire un peu plus d’argent. Mais comme les journées sont longues et que les chiens ne savent pas toujours tenir en place, certains calmants leur sont parfois administrés. Un phénomène qui inquiète les sociétés protectrices des animaux.

Des passants avaient dénoncé la présence d’un SDF qui semblait droguer son chien afin que celui-ci reste calme lorsque les passants s’en approchaient. « Nous avons reçu plusieurs appels à ce sujet », nous explique Sébastien De Jonge, coordinateur à l’ASBL Sans-Collier. « Et effectivement, l’animal, un cocker, semblait étonnamment calme pour un chien de cette race. Il était emmitouflé dans des couvertures et restait toute la journée sans bouger. Sachant que les représentants de cette race sont généralement pleins d’énergie, nous avons donc décidé de faire appel à la police. »

Une fois sur place, les forces de l’ordre ont décidé de saisir le chien afin de le faire examiner. Et il semble que l’animal aurait bel et bien été drogué…

La malnutrition

Le chien d’un sans-abri manque souvent d’eau à sa disposition, ce qui est néfaste pour ses reins. Il ne mange pas toujours à sa faim et peut donc être maigre ou il est nourri avec une alimentation de mauvaise qualité et inadaptée à ses besoins, pouvant favoriser l’obésité qui entraîne des maladies (diabète par exemple).

Pour savoir si l’animal est à son poids idéal, il existe une astuce très simple. Si les côtes du chien sont visibles à l’œil nu ou sont trop palpables, cela signifie qu’il est maigre et il faut rechercher la cause (mauvaise nutrition, vers intestinaux, maladie grave…). L’idéal est de sentir légèrement ses côtes au toucher. Si vous ne les sentez pas du tout, cela signifie par contre qu’il a de l’embonpoint.

Aider sans donner de l'argent

La solution consiste à ne jamais donner d’argent afin de ne pas risquer de contribuer à la souffrance animale. En effet, il n’est pas facile de savoir si un sans-abri respecte réellement son chien ou s’il joue la comédie pour en tirer un bénéfice. Il est préférable d’apporter directement auprès du sans-abri ou auprès des associations dédiées :

  • de l’eau et de la nourriture saine pour le chien et son maître ;
  • des couvertures (plaids, couettes et duvets même usagés sont précieux pour survivre dans la rue) ;
  • de l’équipement pour le bien-être du chien (gamelles, panier chaud, harnais, laisse…) ;
  • des gants pour lutter contre le froid et tenir son chien en laisse sans se faire mal (les sans-abris sont souvent affaiblis).

Vous pouvez également :

  • rejoindre une association qui vient en aide aux sans-abri afin de leur porter directement assistance, leur prodiguer des soins ou encore organiser des collectes de nourriture et de couverture ;
  • aider le sans-abri à stériliser et soigner son animal gratuitement en l’accompagnant dans ses démarches auprès :
    • d’un dispensaire de la SPA ou de la Fondation assistance aux animaux ;
    • des associations (dont la notre et « Vétérinaires Pour Tous ») ;
    • d’une école vétérinaire.

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