Mon animal est boulimique
Les chiens et les chats atteints de la boulimie (ou polyphagie) ont excessivement faim, peuvent manger des substances non alimentaires et présenter des comportements destructeurs, voire agressifs. Les causes de la boulimie sont diverses et variées. Par exemple, en cas d’affections métaboliques, par ailleurs potentiellement graves, d’autres signes peuvent compléter la polyphagie (amaigrissement, augmentation de la soif et du volume des urines, diarrhée, abattement…). Face à un animal boulimique, il est toujours recommandé de consulter un vétérinaire pour un bilan de santé. Voici un petit tour d’horizon sur les causes les plus fréquentes de la boulimie et leurs solutions.
L'alimentation de mauvaise qualité
Les croquettes remplies de maïs, de blé ou de soja ne remplissent l’estomac d’un animal que temporairement. La faim revient rapidement. Afin d’éviter que votre chien ou votre chat ait toujours envie de manger, il est absolument nécessaire de lui fournir une alimentation réellement équilibrée (marques vétérinaires telles que Hills, Virbac…), adaptée à ses besoins nutritionnels (junior, sénior, maladie, surpoids…) et en quantité recommandée par le fabricant.
Vous pouvez proposer des légumes en plus de sa ration de base, pour augmenter la satiété sans modifier l’apport calorique. Faites goûter à votre animal courgettes, haricots verts, courges, endives… Chaque animal a un légume préféré. Une petite astuce : coupez une courgette en petits dés, remplissez un bac à glaçon avec ces dés, complétez avec de l’eau et congelez. Il suffit ensuite de sortir 1 ou 2 cubes et de les passer au four à micro-ondes pour compléter la ration en fonction de l’appétit de votre animal.
La fréquence ou le lieu inadapté des repas
Chez le chien, il est recommandé de donner la quantité de nourriture préconisée par le fabricant en 2 voire 3 repas au lieu d’un et à heures fixes chaque jour. De cette façon, votre chien ressentira moins longtemps la faim et, de plus, cela réduit le risque de torsion-dilatation d’estomac (véritable urgence vétérinaire). Aussi, des gamelles dites « antiglouton » permettent de contrôler la vitesse d’absorption de la nourriture et augmentent la sensation de satiété.
Chez le chat, petit grignoteur, donner la dose de nourriture indiquée par le fabricant en 2 ou 3 repas, même à heures régulières, peut générer un stress chez lui par peur de manquer de nourriture. Il risque alors d’engloutir son repas à peine servi et d’avoir souvent faim. L’idéal est de verser chaque repas, voire la totalité de sa ration quotidienne, dans un distributeur automatique de croquettes et voir s’il finit par manger au fur et à mesure dans la journée.
Les gamelles de nourriture doivent se trouver dans un endroit calme où l’animal se sent en sécurité. Evitez les lieux de passage trop fréquentés ou bruyants.
Les vers intestinaux
Les vers intestinaux prélèvent une partie des nutriments que l’animal obtient de la nourriture. Par conséquent, il doit manger plus afin de compenser ces pertes. Pour éliminer efficacement les vers, le vétérinaire prescrit habituellement un vermifuge à renouveler une ou deux fois à un mois d’intervalle. En effet, les vers sont parfois difficiles à déloger et les vermifuges ne tuent généralement pas les oeufs. Il faut donc attendre que les vers se développent un peu pour les éradiquer.
⚠ La présence prolongée de vers dans l’organisme de votre animal peut avoir des conséquences dévastatrices sur sa santé.
Les troubles du comportement (anxiété, stress, hyperactivité...)
Très souvent, l’animal boulimique se montre anxieux et cherche une activité pour freiner son angoisse. Les carences affectives, l’ennui, la solitude et/ou la surpopulation en sont souvent la cause. Pensez à lui consacrer du temps régulièrement pour son moral, à le câliner, à éviter de le laisser seul trop longtemps et à jouer avec lui pour combler l’ennui et/ou canaliser son énergie.
Si vous travaillez la journée, veillez à l’occuper durant votre absence, en cachant un peu de nourriture dans un tapis de fouille ou une balle distributrice par exemple. Un diffuseur de phéromones ou un complément alimentaire naturel relaxant, recommandé par votre vétérinaire, peut aussi s’avérer utile pour votre chien ou votre chat.
La stérilisation/castration
Les modifications hormonales font que la faim augmente alors que les besoins énergétiques diminuent favorisant une prise de poids. Si vous restez sur un aliment pour chien/chat entier en diminuant la ration, les besoins en nutriments risquent de ne pas être couverts (en protéines, acides aminés, vitamines…) et votre animal aura faim.
Le passage à un aliment spécifique « chien/chat stérilisé » est fortement conseillé pour mieux manger, maintenir ou retrouver un poids idéal et prévenir en même temps l’apparition des cristaux urinaires chez le chat mâle prédisposé. Une alimentation haut de gamme (Hills, Virbac…) est recommandée, car elle est de meilleure qualité, plus équilibrée et a un meilleur pouvoir de satiété que les aliments standards.
Malgré des croquettes de qualité, certains animaux peuvent avoir encore faim. Une solution est de nourrir son animal à la fois avec des croquettes et de la pâtée de haute qualité pour chien/chat stérilisé : on parle de bi-nutrition. Les pâtées sont riches en eau et améliorent la satiété de l’animal. La bi-nutrition présente aussi d’autres bénéfices : elle permet de limiter davantage les affections de l’appareil urinaire chez le chat mâle et la prise de poids à condition de respecter les dosages.
Pour faire plaisir à votre compagnon sans le faire grossir, préférez des concombres ou des courgettes par exemple, plutôt que les « à-côtés » caloriques.
Les troubles digestifs
Certains animaux ont tendance à manger beaucoup plus suite au déficit d’enzymes digestives nécessaires à la digestion, à un syndrome de mal-absorption (diarrhée…) ou à des vomissements car l’estomac se vide.
Les maladies métaboliques sous-jacentes
Souvent diagnostiquées par les vétérinaires, on rencontre notamment le diabète sucré (excès de sucre dans le sang), lié à un défaut d’insuline ou une insulinorésistance, qui se manifeste par l’augmentation de l’appétit et la soif. Il est urgent de traiter le diabète sous peine de complications pouvant vite entraîner de lourdes séquelles ou conduire à la mort de l’animal.
Egalement, l’hyperthyroïdie (sécrétion excessive d’hormones thyroïdiennes), maladie beaucoup plus fréquente chez le chat âgé que le chien, provoque une stimulation anormale de l’organisme, entraînant une boulimie et une perte de poids associées.
A l’inverse, la maladie de Cushing (sécrétion trop importante de cortisone) est nettement plus fréquente chez le chien que le chat. La faim et la distension abdominale font partie des signes.
Les lésions cérébrales
La boulimie peut être la conséquence d’une lésion du centre de la satiété ou du centre de la faim, provoquée par des tumeurs cérébrales, des traumatismes crâniens…
L'effet secondaire de certains médicaments
Certains médicaments tels que les corticoïdes, les progestatifs, les antihistaminiques et certains antidépresseurs stimulent souvent l’appétit. Si votre animal est devenu boulimique à la suite d’une prise de médicaments, contactez votre vétérinaire sans tarder.
