L’éducation et les promenades

Alors que l’éducation positive (douce) existe et apporte des bons résultats, il n’est pas rare qu’un chien confié à un éducateur ou un moniteur soit brutalisé. Nombreuses sont les enquêtes et les vidéos montrant l’horreur des méthodes employées. Une éducatrice qualifiée a réagi aux enquêtes réalisées par One Voice et explique les dangers.

L'enquête sur la maltraitance éducative

Le 1er mars 2016, l’association One Voice mettait au grand jour une enquête menée dans des clubs canins. De nombreux cas de maltraitance physique et morale y étaient révélés, montrant que les méthodes d’éducation coercitives étaient encore trop largement installées dans les clubs canins. En septembre 2017, One Voice remettait le couvert en sortant cette fois une enquête menée dans le milieu du dressage des chiens dits « de défense » (ring et sécurité). Là encore, que de pratiques archaïques

Les réactions à ces enquêtes ont été nombreuses sur la toile. La plupart des éducateurs ont salué ce travail et dénoncé ces pratiques. Toutefois, beaucoup de « pseudo-amoureux des chiens » se sont offusqués que One Voice ait « osé » mettre en avant ce côté obscur des clubs, jetant l’opprobre sur tous les bénévoles de la SCC. Comment peut-on reprocher que des actes de maltraitance soient dénoncés ? L’enquête ne dénonce pas tous les clubs et tous les bénévoles. Malheureusement, force est de constater que ces pratiques existent encore dans bon nombre de clubs. Evidemment, les actualités récentes nous ont aussi apprises que ces cas de maltraitance existent aussi chez de nombreux éducateurs professionnels. Il faudrait donc faire du ménage un peu partout.

Certains moniteurs ou éducateurs vous diront qu’ils ne battent pas les chiens… qu’ils n’occasionnent pas de blessures. Mais attention, les blessures ne sont pas toujours visibles ! Certains outils occasionnent un stress, des blessures internes ou des douleurs chroniques.

Les méthodes d'éducation à proscrire

Le fait de punir (coup sur la laisse, claque, fessée, pincement des babines, tirage des oreilles, plaquage au sol avec la main au cou, mise au couché avec le pied sur la laisse, coup de laisse, utilisation de lance-pierre…), de rabaisser, d’humilier le chien, de le pousser à la résilience occasionnent des souffrances (physiques et morales), des peurs et du stress. Pourtant, certains moniteurs et éducateurs professionnels continuent sur cette voie. Ils doivent être dénoncés à la DDPP, à la SPA et à la SCC si ce sont des bénévoles de clubs affiliés SCC.

La force et la violence n’ont pas leur place dans une relation avec son animal. Si un cours tourne au plaquage du chien au sol, aux coups de sonnettes… interrompez le cours, soulignez le fait que tout ceci est dangereux et illégal et partez avec votre chien ! Ne le confiez jamais à un éducateur dont vous n’êtes pas sûrs à 100% que ses méthodes sont positives et là encore, vous restez juges de ce que vous voulez faire faire à votre petit compagnon.

Les conseils peuvent aussi être préjudiciables aux chiens. Si un moniteur ou un éducateur vous conseille d’enfermer votre chien dans une cage toute la journée pour éviter les destructions (hyperattachement), de le chevaucher pour « montrer qui est le chef », de l’immerger dans la foule alors qu’il est peu sociable ou vous encourage à le tenir « la laisse bien courte » pour croiser des chiens… fuyez !

Les dangereux colliers

Bien que souvent utilisés par des éducateurs et des moniteurs, ces accessoires sont déconseillés pour le bien-être et la sécurité de votre chien.

Le collier électrique

Une grande majorité d’éducateurs s’accordera à rejeter ce type de matériel et à l’assimiler à un engin de torture. Le collier électrique (antiaboiement ou à télécommande) à des impacts psychologiques (anxiété générale, réactivité, agressivité redirigée…) et physiques (douleurs, plaies d’irritations, brûlures, infections, alopécie…).

Pourtant si l’idée de causer une décharge électrique à son chien, juste parce qu’il ne s’assoie pas assez vite, aboie ou ne marche pas correctement au pied semble totalement surréaliste, beaucoup de gens l’utilisent sans penser au mal qu’ils font à leurs compagnons, d’autres le savent et s’en moquent. Rappelons que le collier électrique est interdit dans de nombreux pays.

Le collier à pointe ou torquatus

Lui aussi a du mal à cacher sa nature d’outil de torture. Un collier en chaîne, qui se resserre pour étrangler et qui est munie de pointes plus ou moins acérées ne peut s’annoncer comme sans effet néfaste. Ce collier cause des dégâts sur la trachée notamment. Les pics abîment la peau, causant des douleurs chroniques aux cervicales, des blessures plus ou moins importantes et des infections.

Le collier chainette, sanitaire, étrangleur ou « d'éducation »

Il porte des noms plus ou moins mensongers et il est clairement entré dans les mœurs. Ne cassant pas le poil, étant le plus indiqué sanitairement car d’un entretien facile, il n’en reste pas moins un collier étrangleur. Il se resserre sans limite autour du cou du chien causant des douleurs aux cervicales, des étouffements, des écrasements de la trachée, des troubles thyroïdiens et circulatoires, des problèmes de pressions oculaires… Ce collier est dangereux lorsqu’il est utilisé par « a-coups » (les fameux « coups de sonnette ») et par serrage permanent (on laisse le chien tirer et donc s’étrangler perpétuellement). Tout ceci est valable également pour les laisses « lasso » et les étrangleurs en nylon ou cuir qui, de fait, causent les mêmes dommages.

Le lycol Halti ou similaire

Il peut être utilisé sans dommage à plusieurs conditions. La première et la plus importante est qu’il ne doit être utilisé que lors de séances brèves par un professionnel, jamais seul ou avec un éducateur amateur (moniteur de club par exemple). La deuxième est qu’il est réservé aux chiens relativement calmes. Un chien très vif avec des mouvements brusques pourrait être blessé sérieusement aux cervicales. La troisième condition est de ne jamais tenir un chien en lycol avec une longe ou une laisse longue (plus de 2 mètres). Avec de l’élan, le chien pourrait carrément se provoquer un « coup du lapin ».

L'importance des promenades sans contraintes

Occuper son chien, c’est naturellement passer du temps avec lui et l’emmener en balade régulièrement, sans réduire la fréquence ou la durée sauf s’il est fatigué, handicapé ou en mauvaise santé.

Votre chien passe son temps à vous attendre pour se défouler pendant la promenade. Ne le bridez pas ! Il est important de le laisser profiter de la nature. Un chien n’est pas un robot mais un être vivant qui, pour son épanouissement, doit pouvoir faire ses besoins au moment où il en a envie, renifler les odeurs, marquer son territoire, aller et venir ou encore profiter de la longueur de la laisse pour être à l’aise au lieu de marcher au pied… Pourtant, de nombreux éducateurs sanctionnent ces comportements tout à fait naturels, rendant l’animal soumis et dépendant du maître à la maison et à l’extérieur ! Le chien frustré par ce manque de liberté finit par être malheureux. L’instant de plaisir que doit être la promenade est alors gâché et les maîtres se plaignent ensuite d’avoir un chien qui s’ennuie, qui détruit, qui est hyperactif ou qui leur réclame sans arrêt de l’attention.

Si une promenade n’est pas toujours une partie de plaisir pour le maître subissant la fougue de son chien, il existe une méthode d’éducation dite positive (douce) permettant de se faire comprendre de l’animal sans aucune forme de violence. Le harnais anti-traction est aussi une excellente alternative au dangereux collier étrangleur : la laisse s’attache devant, au niveau du poitrail. Quand le chien se met à tirer, celui-ci est légèrement déséquilibré et change automatiquement de direction. Il a aussi moins de force qu’avec un harnais attaché au dos.

⚠ Il est interdit et dangereux de laisser divaguer son chien sur la voie publique ou le promener sans laisse même s’il est gentil et a du rappel.

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