La rage chez le chien
La rage est une maladie virale qui se traduit par des troubles nerveux conduisant inévitablement à la mort. Elle est contagieuse et transmissible à l’homme. Le vaccin est obligatoire pour tous les chiens en cas d’importation et d’exportation ainsi que pour les chiens de catégories 1 et 2. En France, la rage reste rare mais le risque existe toujours.
Les modes de contamination
Le virus est fortement concentré dans la salive des animaux porteurs. La transmission se fait principalement par morsure d’un animal atteint, même avant qu’il présente des signes de la maladie. Un simple contact de sa salive sur la peau lésée d’un homme peut aussi suffire à transmettre le virus. C’est pourquoi toute personne ayant été en contact avec un animal porteur de rage, même décédé, doit subir un traitement le plus vite possible sans attendre l’apparition des signes.
Les signes
Après morsure, le virus pénètre dans la peau de l’animal et va contaminer son cerveau puis ses glandes salivaires et tous ses autres tissus. L’incubation du virus, c’est-à-dire le temps qui s’écoule entre la morsure et les premiers signes est généralement assez courte chez le chien : 15 à 60 jours. C’est dans le cerveau que le virus se reproduit et fait des dégâts.
Les signes de la rage sont donc principalement nerveux et peuvent être très variés :
- changements de comportement (agressivité, peur) ;
- voix modifiée ;
- problèmes de déglutition ;
- salivation ;
- difficultés à se déplacer ;
- paralysies ;
- démangeaisons.
Il n’y a pas de traitement : le chien meurt quelques jours après le début des signes.
Le diagnostic
Le diagnostic repose sur l’évolution des signes nerveux. Il est donc interdit d’euthanasier un chien qui a mordu un être humain avant un délai de quinze jours. Garder l’animal en observation est le seul moyen de savoir s’il était vraiment malade ou s’il a pu transmettre la maladie. Le diagnostic définitif sera toujours confirmé par des examens.
La vaccination
La gravité de la maladie et sa transmission possible à l’homme ont conduit à des mesures strictes.
La vaccination des animaux est obligatoire pour :
- se rendre à l’étranger (selon le pays de destination, il peut y avoir des obligations supplémentaires : renseignez-vous suffisamment longtemps à l’avance) ;
- l’introduction ou la réintroduction en France de tout carnivore domestique ;
- les chiens de catégories 1 et 2 ;
- les pensions et les chenils (adressez-vous directement au professionnel).
Le vaccin reste le moyen le plus sûr de protéger votre chien et de limiter l’extension de la maladie. On ne peut légalement vacciner que les animaux de plus de trois mois. Une seule injection est suffisante et prend effet au bout d’un délai de 3 semaines. Une fois ce délai passé, votre animal est considéré comme étant correctement protégé. Un rappel doit être réalisé un an après puis tous les 3 ans chez votre vétérinaire. En cas d’oubli, le protocole devra être repris depuis le début (protection 21 jours après).
La vaccination antirabique n’est légalement valable que si votre chien est identifié par puce électronique. Tous les animaux vaccinés contre la rage devront posséder un passeport fourni par le vétérinaire, qu’ils voyagent ou non. Ce passeport indiquera l’identification de l’animal et ses vaccins.
⚠ La nomenclature des vaccins précise très clairement de ne vacciner que les animaux en bonne santé. En cas de doute, demandez conseil à votre vétérinaire.
Les précautions en cas de morsure
Si vous avez été mordus par un animal sauvage ou domestique, lavez la plaie longuement (au moins 5 minutes) avec de l’eau savonneuse. Un médecin d’un institut spécialisé pourra mettre en œuvre un sérum antirabique si nécessaire.
La surveillance des animaux mordeurs
Tout chien ayant mordu une personne doit être mis sous surveillance « chien mordeur » pour éviter le développement de la maladie chez la personne mordue, en s’assurant que l’animal ne présente pas de signes de rage dans les quinze jours suivant la morsure.
La surveillance doit :
- s’effectuer chez un vétérinaire, à la diligence et aux frais du propriétaire du chien ou de son détenteur ;
- comprendre trois visites chez le vétérinaire : la première au plus tôt après la morsure (moins de 24 heures), la seconde et la troisième respectivement 7 jours et 15 jours après.
La présentation d’un chien mordeur chez un vétérinaire est une obligation légale qui met en jeu la responsabilité pénale du propriétaire (amende et peine de prison). Le propriétaire est tenu de présenter son animal aux rendez-vous fixés. Il ne peut s’en séparer sans l’autorisation du directeur départemental des services vétérinaires.
A la suite de chaque visite, le vétérinaire rédige un certificat en plusieurs exemplaires, attestant l’absence de signes de rage :
- pour lui-même ;
- le propriétaire de l’animal ;
- les services de police et la Direction Départementale des Services Vétérinaires.
A l’issue des visites :
- si le chien est en vie et ne présente pas de signes, il y a impossibilité qu’il ait transmis la maladie suite à la morsure, la procédure est alors terminée ;
- si le chien meurt ou présente des signes compatibles avec la rage durant les deux semaines, le médecin du centre antirabique pourra prendre la décision de faire un sérum antirabique au patient mordu. Le chien sera autopsié et des prélèvements seront envoyés au laboratoire afin d’avoir un diagnostic de certitude.
Les cas de rage en France
La France est officiellement indemne de rage depuis 2001. Les renards ont été vaccinés par voie orale grâce à la distribution d’appâts et ne sont désormais plus porteurs de rage. Il n’existe plus de cas de rage autochtone chez les chiens et les chats non plus.
Cependant, la rage reste une menace pour notre territoire. En effet, des chiens, des chats et des NAC sont importés illégalement ou voyagent sans être vaccinés dans les pays où sévit encore la maladie (très nombreux pays d’Afrique, d’Europe de l’Est, d’Asie ou d’Amérique du Sud). Ce phénomène semble progresser malgré la réglementation européenne pour le contrôle des animaux de compagnie aux frontières.
