L’hygiène

Le manque d’hygiène ou l’usage de produits inadaptés est souvent responsable, à plus ou moins long terme, de fortes douleurs même si l’animal ne l’exprime généralement pas et de graves problèmes de santé (surdité, infections oculaires, perte des dents, ongles incarnés, maladies cutanées ou cardiaques…). Par conséquent, il est indispensable d’entretenir votre animal avec des produits appropriés, en respectant les modes d’emploi et les fréquences nécessaires.

L'hygiène des oreilles

La forme particulière de leurs conduits auditifs expose les chats et surtout chez les chiens aux otites (non contagieuses pour l’homme). Un entretien régulier des oreilles prévient les infections et les otites douloureuses, qui non soignées, peuvent provoquer la surdité et nécessiter une intervention chirurgicale.

La particularité de l'oreille des chiens et des chats

Le conduit auditif a une forme en « L » au bout duquel se trouve le tympan, vers l’intérieur du crâne. Cette particularité engendre une accumulation de cérumen dans le milieu chaud et humide du fond de l’oreille et une mauvaise aération du conduit auditif qui provoquent des infections, des otites douloureuses et la surdité en l’absence de soins. Le problème d’aération est aggravé chez les chiens aux oreilles tombantes et chez les chiens de petites et moyennes races où les poils poussent à l’intérieur du conduit auditif.

Nettoyer sans danger

Le nettoyage des oreilles doit s’effectuer avec un nettoyant auriculaire conçu impérativement pour l’espèce de votre animal. Cette opération est indolore en l’absence d’infection importante et sans risque pour les tympans.

Le mode d’emploi est très simple :

  • introduisez l’embout du flacon, une fois prêt à l’emploi, verticalement et à l’entrée du conduit auditif ;
  • pressez doucement pour injecter un peu de nettoyant, puis enlevez le flacon ;
  • massez la base de l’oreille en douceur pour répartir le produit et laissez votre animal se secouer la tête ;
  • essuyez délicatement les saletés remontées vers l’entrée du conduit auditif à l’aide d’une compresse ou d’un disque à démaquiller (pas de coton pelucheux) ;
  • répétez l’opération jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de saletés, sauf si votre animal est rouge, saigne ou pleure ;
  • nettoyez l’embout du flacon après chaque oreille, sous peine d’introduire ou de réintroduire des agents infectieux dans le conduit auditif de votre animal en cas d’otite infectieuse.
Il est utile de raser les poils qui obstruent l’entrée du conduit auditif.

⚠ N’utilisez pas un coton-tige car il tasse les saletés au fond du conduit et le coton peut se perdre au fond de l’oreille.

Explications et démonstration en vidéo pour un chien :

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Explications et démonstration en vidéo pour un chat :

La fréquence du nettoyage

Les oreilles se salissent plus ou moins rapidement selon chaque animal. Certains animaux auront besoin d’un nettoyage tous les mois, d’autres tous les l5 jours ou plus souvent en cas de sécrétions accumulées dans le conduit. La fréquence peut être augmentée en été. Un chien aux oreilles tombantes a souvent besoin de plus d’entretien qu’un chien aux oreilles dressées ou un chat. Un nettoyage est aussi préconisé avant chaque traitement.

L'hygiène bucco-dentaire

Une bonne hygiène buccale retarde l’apparition du tartre, souvent à l’origine des infections bucco-dentaires qui peuvent être très douloureuses et avoir de lourdes conséquences pour les dents et la santé de votre chien ou votre chat. Le tartre se forme d’abord sur les dents du fond, comme les molaires et les prémolaires, puis sur les crocs. Il est donc important de surveiller régulièrement les dents et les gencives pour déceler et soigner les infections et effectuer un détartrage si nécessaire.

Les signes du tartre et les complications

La plaque dentaire est une fine pellicule blanche ou jaunâtre qui se dépose sur les dents après chaque repas. Avec le temps, la plaque se durcit et devient du tartre qui peut apparaître avant l’âge de 6 mois.

Il est alors conseillé de réaliser un détartrage par un vétérinaire pour éviter les complications :

  • accumulation de tartre (couleur jaune foncé à marron ou blanche) ;
  • mauvaise haleine ;
  • salivation excessive (provoquant parfois des croutes noires au niveau de la bouche) ;
  • carie ;
  • abcès dentaire ;
  • gingivite (ligne rouge là ou la gencive entre en contact avec la dent, gonflement et/ou saignements) ;
  • parodontite (évolution de la gingivite qui cause le déchaussement et la perte de la quasi-totalité des dents) ;
  • difficultés à manger liées à la douleur ou le déchaussement des dents (l’animal ne mange plus aussi bien).

Les bactéries passent dans le sang et peuvent envahir des organes (cœur, poumons, foie, reins) contribuant ainsi au développement de maladies qui peuvent être mortelles (insuffisances cardiaques et rénales…).

La prédisposition au tartre

Tous les animaux sont plus ou moins sujets à la plaque dentaire et au tartre avec une prédisposition chez les chats de race Persan ou Burmese, les chiens de petites et moyennes tailles et les animaux nourris avec de la nourriture ménagère ou industrielle humide (pâtées, boîtes, barquettes).

La prévention du tartre

La meilleure solution est le nettoyage des dents à l’aide d’un dentifrice sans rinçage pour chiens et chats et une brosse souple ou des doigts dentaires, au moins 2 fois par semaine, en l’habituant dès son plus jeune âge. Chaque dent doit être brossée verticalement et de chaque côté. Il existe des kits spécialement adaptés, composés d’une brosse, d’un doigtier et d’une pâte dentifrice abrasive dont le goût convient aux chiens et aux chats.
Le gel antimicrobien et appétent Stomodine F, à appliquer sans brossage entre les babines et les gencives, est un bon complément pour ralentir la formation de la plaque dentaire et renforcer les gencives des chiens et des chats.
Si votre animal refuse toujours le brossage, des alternatives spécifiques moins contraignantes sont possibles (comprimés à croquer, lamelles ou bâtonnets à mâcher, solution buvable à mélanger à son eau de boisson, poudre à ajouter à sa nourriture ou en moindre quantité à son dentifrice…).
Une nourriture à base de grosses croquettes retarde aussi l’apparition du tartre. Il existe même des croquettes enrichies en actifs « anti-tartre » ou conçues pour l’entretien de l’hygiène buccale (forme, composition…). Vérifiez toutefois qu’elles ne sont pas plus caloriques que ses croquettes actuelles ou contre-indiquées pour votre animal s’il est malade.
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Poudre efficace à mélanger à la nourriture.

A l’inverse de la coloration rose des poils liée à la salive, les croutes noires au niveau de la bouche dues à la salive disparaissent avec un bon dentifrice et l’action du Stomodine F.

⚠ Préférez les dentifrices contenant des enzymes plutôt que du fluor qui abîme l’émail des dents de votre animal.

Le détartrage-polissage

Le détartrage soigne les dents et ne provoque pas leur chute. Il s’agit d’une intervention sous anesthésie générale afin que l’animal reste immobile. Le vétérinaire décolle le tartre puis polit l’émail pour ralentir la fixation de la plaque dentaire. Si l’intervention a lieu trop tardivement, il peut être amené à retirer des dents cariées ou dont la racine est atteinte. Ainsi, l’animal mangera mieux qu’avant car la douleur liée à ces dents très entartrées aura disparu. Pour la plupart des animaux, il faudra pratiquer un détartrage environ tous les deux ans.

⚠ Les détartrages trop fréquents abîment l’émail des dents et accélère la reformation du tartre par la suite. Il est donc indispensable de prendre des mesures d’hygiène dentaire pour prévenir le tartre.

Les dangers des os et des jouets à mâcher

Les chiens adorent mâcher des os mais ces derniers ont tendance à abîmer leurs dents, comme tous les jouets à mâcher qui sont trop durs. Même les os en nylon vendus dans les animaleries sont dangereux. Le pire de tout reste les os de volaille, qui se brisent et risquent d’entraîner des perforations intestinales. Il faut absolument éviter ce type d’os ou de friandises pour chien.

L'hygiène des yeux

Les yeux de certains chiens (à face plissée, de petites races, de chasse, à poils longs…), chats (à face courte, de race persan ou proche) et irrités (poussières, pollens…) ont besoin d’être nettoyés car les larmes s’écoulent à l’extérieur de l’œil et forment des sillons brunâtres. Le nettoyage des sécrétions évite leur accumulation au coin des yeux, la formation des croutes en séchant et la multiplication des bactéries pouvant contaminer les yeux.

Le nettoyage

Enlevez les dépôts accumulés au coin des yeux de votre animal en les décollant avec une compresse sèche (jamais avec un coton-tige). Ensuite, tamponnez délicatement le contour des yeux avec un tissu propre non pelucheux (compresse par exemple) et imbibé d’une lotion oculaire spéciale pour chiens et chats ou avec des lingettes conçues exprès chez le vétérinaire, afin de retirer toutes les sécrétions présentes. Séchez ensuite avec un mouchoir en papier.

Chez les animaux sujets à ce problème, un nettoyage quotidien des yeux ou 2 fois par semaine est conseillé pour éviter l’apparition ou la récidive des sécrétions. Chez les autres chiens et chats, ce soin est à effectuer dès l’apparition d’un écoulement au coin des yeux.

Couper les poils

Les poils devant les yeux de l’animal ne constituent absolument pas une protection mais une gêne pouvant entraîner une conjonctivite chronique. Il convient donc de couper les poils qui obstruent sa vision pour son confort et sa santé.

Les urgences vétérinaires

Comme un humain, un animal peut devenir aveugle en cas de problème aux yeux non-traité. Si votre chien ou votre chat présente des anomalies (œil blessé, rouge ou fermé ; paupière rouge ou gonflée ; sécrétions abondantes ; reflet blanc ou bleuté à l’œil…), il est urgent de contacter un vétérinaire.

L'automédication à proscrire

N’administrez jamais de collyre antibiotique ou anti-inflammatoire à votre animal sans qu’il soit prescrit par votre vétérinaire. Mal utilisés, ces produits peuvent favoriser l’apparition de résistance bactérienne ou faciliter le développement de certains champignons. Certains animaux peuvent aussi avoir des réactions allergiques brutales.

L'entretien des griffes

Les griffes sont trop longues si elles touchent le sol ou tournent (à gauche ou à droite). L’animal est alors gêné pour marcher. De plus, il y a des risques d’ongles incarnés très douloureux et d’infections. Il faut donc couper l’extrémité des griffes avec un coupe griffe adapté à l’épaisseur des griffes du chien ou du chat, sans oublier les ergots aux pattes avant et parfois arrière avec, si nécessaire, l’aide d’une autre personne qui maintiendra l’animal immobile.

Seule la partie translucide peut être coupée partiellement. Il faut en laisser au moins 5 mn et ne jamais toucher la partie rosée qui est innervée et vascularisée pour éviter douleur et saignement. Celle-ci est assez visible sur les griffes blanches mais difficile à repérer chez les animaux qui ont des griffes foncées. Il vaut alors mieux couper que quelques millimètres et s’assurer ne pas toucher à la partie rose en regardant bien sous chaque griffe. Un vétérinaire ou toiletteur pourra vous faire une démonstration ou réaliser l’opération à votre place.

L'hygiène corporelle

La santé ainsi que la beauté de la peau et du pelage dépendent d’un shampooing adapté, d’une brosse douce et d’une alimentation de qualité. Un toilettage chez un professionnel peut être indispensable pour les animaux à poils longs ou à fourrure épaisse.

Le shampooing

Il doit être conçu exclusivement pour l’espèce de votre animal (chien ou chat). Cela signifie que les shampooings pour les humains, même très doux ou pour les bébés, ne conviennent pas à la peau plus fragile des animaux et peuvent la dessécher, provoquer des démangeaisons et des maladies.

Un bon shampooing doit toujours être doux, hydratant, adapté à l’âge (chiot/chaton ou adulte), au type de peau et au pelage de votre animal (hypoallergisant, nourrissant, apaisant, démêlant, séborégulateur, antipelliculaire, antiparasitaire, antichute de poils…). Votre vétérinaire peut vous indiquer le shampooing adapté à ses besoins.

Un lavage une fois par mois maximum est généralement suffisant pour les chiens. Il peut être plus fréquent pour les chiens qui se salissent plus vite mais jamais plus d’une fois par semaine (sauf indication contraire) et en rinçant toujours bien pour éliminer les résidus. Si le chien se baigne dans la mer ou l’eau douce, un simple rinçage peut suffire à faire disparaître les traces de sel et de terre qui irritent la peau.

En revanche, les chats doivent être lavés uniquement lorsqu’ils restent sales après plusieurs jours de brossage, pour ne pas altérer la beauté et la douceur de leur pelage fragile (même avec un shampooing très doux et une eau non calcaire).

Le brossage

Pratiqué quotidiennement, un brossage délicat présente de nombreux bienfaits :

  • embellir le pelage (poils morts et ternes éliminés) ;
  • aérer la peau et contribuer à prévenir certaines maladies cutanées ;
  • limiter la perte de poils qui peut être importante en période de mue (printemps et automne) ;
  • empêcher la formation de boules de poils dans l’intestin lorsque l’animal ingère les poils en se léchant (dangereux) ;
  • prévenir les vomissements liés aux poils ingurgités ;
  • éviter les nœuds chez les animaux à poils mi-longs ou longs ;
  • favoriser la repousse des poils.

Une brosse doit être choisie selon la taille de l’animal et la longueur de ses poils. Certaines brosses sont à éviter (dents trop longues, trop fines…) car elles éliminent moins bien les poils morts et peuvent être douloureuses pour l’animal.

Le démêlage

Les nœuds peuvent abîmer la peau et l’infecter. Même après un shampooing démêlant, le démêlage est souvent impossible et douloureux pour l’animal. Il est possible de couper les nœuds avec des ciseaux à bouts ronds et sans toucher sa peau fragile, car la base des nœuds est souvent collée à la peau. Toutefois, la meilleure solution est la tonte des nœuds qui est rapide, indolore et sans risques pour la peau et les tétines, à condition d’utiliser une tondeuse conçue pour chiens et chats, avec un sabot et sans appuyer sur la peau. L’idéal est que l’animal soit habitué tôt pour qu’il n’ait plus peur du bruit et se laisse manipuler plus facilement à l’âge adulte.

Le toiletteur

Ce professionnel propose plusieurs prestations. Il shampouine, soigne la peau et le pelage, élimine les poils morts, retire les nœuds et les bourres de poils, coupe et coiffe tous types de pelage. Il débarrasse les poils qui gênent la vue et irritent la surface des yeux, enlève l’excédent de poils dans les oreilles et coupe les pointes des griffes sans risquer de blesser l’animal.

⚠ Evitez la tonte qui expose l’animal aux UV et à la chaleur en été (les poils ont un effet isolant prouvé à l’inverse des bourres et des nœuds qui, eux, retiennent la chaleur), ainsi qu’au risque de repousse partielle en cas de sous-poil dense.

L'alimentation

Un poil sec, terne et clairsemé ou une mue importante est souvent le signe d’une anomalie. Une mauvaise alimentation en est souvent à l’origine. Les protéines, les acides gras essentiels et les vitamines A et B8, présents en quantité suffisante dans une alimentation de qualité, favorisent la bonne santé de la peau et la beauté du pelage. Par ailleurs, une allergie alimentaire se manifeste souvent par des signes cutanés comme des pertes de poils, des démangeaisons et des plaques rouges.

Habituer un animal

Il est plus facile d’habituer un animal aux soins d’hygiène dès son plus jeune âge, mais il est toutefois possible de l’apprendre à être manipulé progressivement à l’âge adulte. S’il se laisse faire calmement, félicitez-le et récompensez-le avec des friandises, des caresses… Il associera ainsi les moments d’hygiène à quelque chose de positif et vous pourrez petit à petit augmenter le temps. S’il est récalcitrant, ne le punissez pas et demandez conseil à votre vétérinaire.

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