Les troubles du comportement chez le chien

Selon diverses études réalisées par des comportementalistes canins, le trouble du comportement chez un chien, lorsqu’il n’est pas lié à une maladie ou une carence, dépend soit d’une anomalie dans son environnement, soit de l’attitude de son maître. La mère joue également un rôle important et son attitude déteint toujours sur celle du chiot. En plus de l’amour maternel, la manière dont il est accueilli dans son nouveau foyer après les sevrages affectif et alimentaire, consolide son sentiment d’appartenance, ce qui contribue à son bon développement physique et mental.

Cet article vous aidera à éviter l’apparition des fréquents troubles du comportement en anticipant au mieux les causes déclencheurs et à traiter leur présence le plus tôt possible.

Les signes

Voici quelques signes pouvant apparaître progressivement et qui diffèrent selon l’animal et la cause :

  • Perte de repère (malvoyance ou cécité) : l’animal se cogne sur des meubles ou des objets, a des difficultés à trouver ses jouets ou à se déplacer, en premier lieu quand l’éclairage est faible. Il est plus calme, parfois prostré et peut avoir une réaction agressive lorsqu’une personne le touche car il ne la reconnaît pas.
  • Trouble alimentaire : il manque d’appétit ou au contraire, il veut toujours manger.
  • Maladie de Pica : l’animal avale des objets ou des matières non alimentaires (cailloux, végétaux, tissus…).
  • Isolement ou dépendance : il se replie sur lui-même et s’isole de sa famille (et de plus en plus souvent chez les chiens indépendants) ou au contraire, il suit ses maîtres partout.
  • Perte ou excès d’énergie : le chien ne réagit plus aux invitations à jouer et se montre moins enthousiaste lors des promenades ou au contraire, il est très agité (parfois en alternance).
  • Altération du sommeil : il souffre d’insomnie ou d’hypersomnie.
  • Aboiement/destruction : il hurle à la mort, aboie, détruit ou salit la maison lorsqu’il est seul.
  • Malpropreté : il urine ou fait ses besoins dans la maison sans demander à sortir.
  • Coprophagie : il mange ses excréments ou ceux des autres.
  • Automutilation/léchage : l’animal anxieux se lèche ou se gratte à l’excès, s’arrache les poils, se ronge (risques de mauvaises odeurs, de perte de poils, d’apparition de lésions).
  • Craintes : il a peur des personnes, de choses ou de bruits.
  • Agressivité (urgence) : il grogne sans arrêt, n’accepte plus d’être brossé ou manipulé. Un chien qui a toujours été placide peut devenir subitement agressif envers son maître, des enfants, des animaux, en inversant la séquence habituelle : il mord d’abord et grogne ensuite.

Les causes

Selon leurs origines, les troubles du comportement peuvent avoir de multiples causes :

  • Diminution des sens, maladie ou douleur : peut modifier le comportement de l’animal, expliquer l’agressivité, une dépression (perte de la vue, otite, problème dentaire, blessure, tumeur, diabète, dérèglement hormonal…).
  • Carences alimentaires : peuvent motiver le chien à manger des substances non alimentaires (Pica) ou ses selles car elles contiennent des résidus alimentaires.
  • Troubles digestifs : le chien mange des objets ou ses selles pour se soulager de fortes irritations ou en cas de vers.
  • Dépression saisonnière ou bipolarité (dépression alternée avec des périodes d’excitation) : peut expliquer certains troubles.
  • Anxiété de séparation (ou hyperattachement) : le chien ne supporte pas d’être séparé de son maître qu’il aime tant. L’anxiété de séparation se manifeste par une destruction des meubles ou des objets, des vocalises, des déjections et même parfois de l’automutilation.
  • Jeune âge : l’animal est encore jeune et pour explorer les lieux et les objets, il n’a pas encore d’autre moyen que de les prendre dans sa gueule et détruit tout.
  • Emotions du maître : un chien est un compagnon fidèle et affectueux qui réagit aux émotions de son maître. Si vous êtes content, aujourd’hui, votre chien se sentira mieux. Mais, si vous êtes triste, votre chien va déprimer.
  • Stress, mise à l’écart, ennui, manque d’exercice ou affectif : favorise la maladie de Pica, un comportement destructeur, l’agressivité, l’hyperactivité, les excès et/ou le manque de sommeil, les demandes d’attention et une dépression.

⚠ Ces raisons arrivent malheureusement très souvent après l’arrivée d’un nouvel animal ou d’un enfant, pensez-y.

  • Punitions (mettre son nez dans les urines, atteinte physique, privation…) et grondements : ces mauvais traitements, voire actes de maltraitance, sont souvent illégaux et très néfastes pour les animaux qui sont des êtres sensibles.

Par exemple, un chien qui a été traumatisé par les punitions lors de l’apprentissage de la propreté peut ingérer ses selles afin de les dissimuler et éviter d’être grondé à nouveau.

  • Mauvaise qualité de sommeil : nuit à l’animal qui peut devenir irritable et agressif (exemples : manque d’activité, couchage de mauvaise qualité, enfant qui le dérange, volume sonore élevé de la tv ou de la musique…).
  • Modification de ses habitudes ou de ses repères : peut être à l’origine du mal-être de l’animal (exemples : absence prolongée de son maître, arrivée ou départ d’une personne ou d’un animal dans la famille, déménagement…).
  • Tensions avec un animal : le chien anxieux, peut rester prostré en permanence, refuser de manger, être malpropre…
  • Mort d’un compagnon : celui-ci est irremplaçable et la guérison n’est pas facile.
Avec l’âge, d’autres causes sont possibles (surdité, origines cérébrales…).

Les traitements

Il est indispensable de trouver l’origine du trouble comportemental de votre chien afin de traiter la cause profonde. Les solutions visant uniquement à traiter le trouble ne sont souvent pas efficaces et peuvent même l’aggraver ou provoquer l’apparition d’autres problèmes. Un exemple bien connu est le collier antiaboiement qui stresse l’animal et peut provoquer des souffrances physiques.

La nourriture

Si une carence est à l’origine du comportement anormal de l’animal (coprophagie…), le vétérinaire pourra conseiller une nourriture plus adaptée.

Les maladies et les douleurs

Selon le diagnostic, le vétérinaire proposera un traitement médical ou chirurgical et parfois une alimentation spécialisée ou des compléments alimentaires.

La vue

La cataracte (reflet bleuté dans l’oeil qui blanchit ensuite) ne touche pas uniquement les chiens âgés. Certains chiens jeunes y sont prédisposés ainsi que les diabétiques par exemple.

La chirurgie actuelle de la cataracte, effectuée par un vétérinaire formé en ophtalmologie, est très efficace pour rendre la vue à l’animal et les résultats sont meilleurs lorsqu’elle est réalisée tôt. De plus, retarder l’opération ne fera que pénaliser le chien, car le cristallin cataracté va devenir de plus en plus épais et dur, rendant ainsi l’intervention plus difficile, puis définitivement impossible.

En règle générale, il est important de traiter rapidement toute maladie oculaire, afin d’éviter la cécité irréversible, des complications douloureuses et une dépression chez l’animal.

Les troubles psychologiques

Des solutions naturelles à base de plantes ou analogues de phéromones (substances chimiques apaisantes émises par les animaux) et surtout les conseils d’un vétérinaire comportementaliste diplômé peuvent être très efficaces pour traiter la dépression, l’anxiété, l’hyperattachement (souvent dû à l’attitude du maître) et rétablir un meilleur sommeil.

Améliorer le confort de vie de son chien

Tout comme une personne, chaque chien a besoin d’un certain confort et de repères pour être heureux.

Le confort des repas et du sommeil 

Optez pour des gamelles d’eau et de nourriture antiglouton (si nécessaire pour sa sécurité) et qui ne retiennent pas les odeurs (inox, faïence, verre…). Placez-les en hauteur pour éviter à votre chien des douleurs (au cou et au dos) et des remontées acides, mais sans qu’il ait la tête trop haute pour manger facilement.

S’il a des douleurs articulaires, laissez-le couché et apportez ses gamelles d’eau et de nourriture en les inclinant si besoin.

Préférez aussi un matelas orthopédique épais et de haute qualité pour améliorer le sommeil de votre chien. Installez ce matelas avec une couverture au chaud et sans courant d’air, dans un lieu calme où il ne sera pas dérangé par le bruit, les autres animaux et les enfants pour son équilibre (y compris durant les vacances).

Les repères spatio-temporels

Les horaires des activités (repas, câlins, séances de jeu…) doivent être fixes pour ne pas stresser votre chien. S’il est malvoyant, ne déplacez pas son panier et ses gamelles et évitez de changer la position des meubles afin qu’il ne perde pas ses repères.

Le rôle du maître

Un chien a besoin de l’attention, l’affection et la patience de sa famille pour se sentir aimé. Ces intentions routinières facilitent la vie de votre petit compagnon :

  • Les chiens sont des êtres sociables qui n’apprécient pas la solitude. Il est recommandé à toute la famille, de ne plus mettre le chien à l’écart au quotidien, de le chercher pour prendre contact, le caresser, le toiletter, le brosser…
  • Masser votre chien régulièrement favorise la circulation sanguine dans tout le corps, une double action sur le moral et le physique que votre animal appréciera indéniablement.

⚠ Le massage peut présenter des contre-indications, demandez l’avis de votre vétérinaire.

Vidéo de démonstration professionnelle :

  • Fournissez à votre animal le plus de jouets adaptés possible.
  • Organisez des séances de jeu de 10 minutes par jour ou plus selon ses envies, pour lutter contre l’ennui. Préparez des jeux simples, auxquels votre chien est sûr de gagner, afin de faire travailler son cerveau. Par exemple, prenez 3 tasses (ou gobelets) et sous le regard attentif de votre chien, placez une friandise sous l’une des 3 tasses retournées et mélangez-les. Il devra ensuite choisir la tasse qui contient la friandise.
  • Les promenades en laisse sont indispensables au bien-être et à la santé de votre chien. Il doit pouvoir se défouler et profiter pleinement de la nature en marchant selon son propre rythme et pendant une durée régulièrement adaptée à son âge et son état de santé.
Evitez l’activité physique intense le soir pour ne pas empêcher votre chien de prendre son sommeil la nuit.

⚠ Si votre chien est essoufflé par manque d’habitude, réduisez le temps des promenades puis augmentez progressivement. S’il est essoufflé à cause d’une pathologie cardiaque ou a du mal à marcher pendant ou après la promenade par exemple, réduisez la durée à ses capacités. 

  • Prévenez votre chien malvoyant ou aveugle en lui parlant pour éviter une mauvaise réaction en le surprenant.
  • Préférez les récompenses aux punitions qui aggravent l’anxiété et donc les nuisances (malpropreté, vocalises…), afin de l’encourager à vous obéir pour vous faire plaisir et non pas par crainte. Rééduquez votre chien après vous être assurés qu’il ne souffre pas d’incontinence urinaire ou d’un autre problème de santé auprès d’un vétérinaire.
  • Si votre chien cohabite avec un autre, veillez à prévenir les conflits au maximum pour leur santé et leur bien-être.

Aider son chien à surmonter un deuil

L’animal de compagnie décédé est irremplaçable et la guérison n’est pas facile. Le chien aura besoin d’une attention particulière de sa famille à son égard pour l’aider dans cette épreuve difficile. En accueillant un nouvel animal dans la maison, certains chiens peuvent se montrer heureux, tandis que d’autres resteront dépressifs.

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