Les vermifuges

Les animaux doivent être vermifugés systématiquement à chaque saison au minimum et plus fréquemment pour les jeunes chiots et chatons quasiment tous parasités à la naissance. En effet, un animal infesté de vers ne présente pas toujours de signes apparents et les conséquences peuvent être dramatiques. De plus, certains vers sont transmissibles du chien au chat ou du chat au chien et aussi à l’humain.

Seuls les vermifuges classiques, de préférence à large spectre, sous forme orale ou cutanée, ont prouvé à la fois leur innocuité et leur efficacité. Cependant, il est important d’alterner les vermifuges au fil des trimestres pour éviter une résistance et vérifier les contre-indications.

Les modes de contamination

Un animal peut être contaminé par les vers de plusieurs façons :

  • en mangeant de l’herbe, des légumes mal lavés ou de la viande crue/mal cuite ;
  • par piqûre de certains moustiques (transmission du dangereux ver du cœur) ;
  • en avalant des puces, généralement vecteurs de vers, lorsqu’il se lèche ;
  • par l’intermédiaire de rongeurs (rats, souris…) ;
  • au contact de la terre (les œufs de vers se collent aux poils et coussinets de l’animal qui les ingère en se léchant) ;
  • par pénétration de certains petits vers dans la peau ;
  • au contact avec d’autres animaux contaminés ;
  • par transmission pendant la gestation ou l’allaitement…

Les signes de contamination

Ils sont peu spécifiques et apparaissent dans de nombreuses maladies du chien et du chat. L’animal peut présenter certains signes suivants ou aucun, d’où l’importance de le vermifuger régulièrement :

  • augmentation ou baisse de l’appétit ;
  • perte de poids ;
  • retard de croissance chez les chiots et les chatons ;
  • faiblesse (carences nutritionnelles créées) ;
  • difficultés respiratoires ;
  • toux ;
  • ventre gonflé ;
  • déshydratation ;
  • vomissements (avec vers si infestation importante) ;
  • constipation ou diarrhée, parfois avec présence de sang (très douloureux) ou noirâtre* ;
  • présence possible de vers dans les selles (infestation massive) ;
  • « grains de riz » collés sur les poils autour de l’anus (vers) ;
  • animal qui se lèche ou se frotte le derrière par terre pour soulager les démangeaisons provoquées par les vers ;
  • démangeaisons cutanées ;
  • pelage terne, sec, piqué ;
  • chutes de poils ;
  • anémie* ;
  • mauvais système immunitaire.

*Signe d’alerte nécessitant une consultation urgente chez le vétérinaire.

Les complications

Un protocole de vermifugation spécifique doit être adapté au niveau d’infestation de l’animal par le vétérinaire, le plus rapidement possible, afin d’éviter les conséquences dramatiques :

  • cécité ;
  • occlusion intestinale et perforation (urgence vitale) ;
  • décès de l’animal (forte infestation, vers du cœur, infections secondaires…).

Quels sont les vermifuges efficaces et sûrs ?

quels-sont-les-vermifuges-efficaces-1

Un vermifuge adapté doit être prescrit par un vétérinaire, en fonction de l’espèce, le poids, l’état de santé et la race (pour éviter une contre-indication de certains vermifuges) et le mode de vie de l’animal.

Les vermifuges classiques représentent la seule solution à la fois efficace et sûre pour votre animal, mais il est important d’alterner les vermifuges au fil des trimestres pour éviter une résistance.

Selon le vermifuge utilisé, le spectre d’action varie. Il peut tuer que les vers adultes ou plus rarement les larves et les œufs, être efficace contre les vers intestinaux ronds et/ou les vers plats, protéger des vers des poumons et du cœur…

Les effets secondaires sont beaucoup plus rares avec les nouveaux vermifuges. L’animal peut être un peu dérangé quand beaucoup de vers sont tués d’un coup et ses selles peuvent être temporairement molles.

Quelles sont les formes des vermifuges ?

Les vermifuges existent sous différentes formes pour faciliter leur administration :

  • les comprimés représentent la forme la plus courante. Ils peuvent être tout petits et appétents pour faciliter la prise chez les animaux difficiles. En cas de rejet partiel, vous pouvez redonner une dose dans les 48h, dissimulée ou écrasée finement dans une petite quantité d’aliment humide (pâté…) ;
  • les pâtes ou liquides s’administrent directement dans la gueule de l’animal ou se mélangent dans sa nourriture ;
  • les pipettes purement vermifuges ont un spectre généralement assez étendu. Pour être efficaces, elles doivent être appliquées en plusieurs points, strictement sur la peau en écartant les poils, au niveau de la nuque (pour éviter que l’animal puisse se lécher), ce qui peut être très difficile chez certains chiens à poils ras et chez les chats peu coopératifs. Le produit se répartit ensuite automatiquement dans l’organisme via la circulation sanguine. Il peut donner un aspect gras aux poils à l’endroit de l’application pendant 24-48h.

⚠ Ne lavez pas et ne mouillez pas votre animal dans les 48h avant ou après l’application de la pipette et séparez-le des autres animaux afin d’éviter les léchages entre eux jusqu’à l’absorption totale du produit. N’oubliez pas de bien rincer vos mains ensuite. Si l’animal a une réaction allergique locale, consultez tout de suite un vétérinaire.

À quelle fréquence vermifuger son animal ?

Les vermifuges ont une action immédiate mais ne protègent pas des ré-infestations. La période et la fréquence d’administration d’un vermifuge varient selon l’âge de l’animal, son mode de vie et certaines situations :

  • dès l’âge de 2 semaines pour les chiots et 3 semaines pour les chatons, puis une à deux fois par mois jusqu’à l’âge de 6 mois selon le protocole vétérinaire (toujours avec un vermifuge adapté à leur poids), même si la mère a été vermifugée en cours de gestation (les vermifuges classiques n’ont que peu d’efficacité sur la transmission des larves aux petits) ;
  • au moins tous les 3 mois pour les animaux de plus de 6 mois selon les recommandations de l’ESCCAP (ou minimum tous les 6 mois pour les chats « d’intérieur ») ;
  • une fois par mois pour les animaux qui vont dans les collectivités (pensions, chenils, expositions, chasse), dans le sud (vers du cœur transmis par les moustiques) ou dans les régions concernées par l’échinococcose ;
  • 2 semaines avant la vaccination car une infestation de vers peut provoquer une baisse de la réponse immunitaire ;
  • immédiatement si l’animal a des vers, à renouveler habituellement une ou deux fois à un mois d’intervalle, car les vers sont parfois difficiles à déloger et les vermifuges ne tuant généralement pas les œufs, il faut donc attendre que les vers se développent un peu pour les éradiquer ;
  • quelques jours après la fin d’une infestation de puces (un produit antipuces à action longue durée est préférable) ;
  • durant la gestation car les vers inactifs dans le corps se réactivent lorsque la femelle est gestante. Le vétérinaire est indispensable pour conseiller un vermifuge sans danger pour les fœtus et adapter sa fréquence.
Il n’y a aucun risque à réadministrer un vermifuge à votre animal si la date de la dernière vermifugation n’est pas connue (demandez l’avis du vétérinaire en cas de gestation ou d’allaitement). Si vous avez plusieurs animaux, il est préférable de les vermifuger en même temps afin d’éviter toute nouvelle contamination.

Les méthodes naturelles à bannir

Le vermifuge chimique est la seule solution qui a prouvé son efficacité et sa sécurité d’utilisation. Aucune méthode naturelle est à la fois efficace et non toxique pour l’animal même si ce dernier semble aller bien, car certains effets secondaires graves ne sont pas visibles immédiatement.

L'herbe

Elle ne permet pas de tuer les vers intestinaux, au contraire, les irritations provoquées par l’ingestion d’herbe peuvent favoriser le développement des parasites. L’animal peut aussi manger de l’herbe par inconfort digestif pouvant justement être provoqué par des parasites intestinaux. En conclusion, si votre chien ou votre chat mange de l’herbe, la première chose à faire est de le vermifuger avec un vermifuge classique à large spectre.

La purge aux plantes

Elle favorise l’expulsion des vers et renforce le système immunitaire mais son alternance avec des produits chimiques qui tuent et éliminent véritablement les vers est indispensable pour une bonne protection.

Les liliacées (ail, oignon, échalote...)

Ce sont de bons vermifuges pour les herbivores (chevaux, vaches…) mais en aucun cas pour les carnivores domestiques comme les chiens et les chats. En effet, ils sont très nocifs (perte d’appétit, vomissements, diarrhée, destruction des globules rouges pouvant provoquer une anémie grave parfois mortelle…). Ainsi, la quantité de l’ingrédient ou du mélange ne doit jamais dépasser la dose toxique en fonction du poids de l’animal et de la voie d’administration. La prise de ces substances ne doit pas non plus être répétée.

Les huiles essentielles et les astéracées (absinthe, armoise...)

Elles sont très nocives (destruction du foie, neurotoxicité, convulsions…). Là aussi, la quantité d’un de ces ingrédients ou du mélange ne doit jamais dépasser la dose toxique en fonction du poids de l’animal et de la voie d’administration, et la prise de ces substances ne doit pas être répétée.

Si vous préférez toujours un produit fait maison, demandez conseil à votre vétérinaire pour éviter toute contre-indication, connaître les bons dosages (selon le poids de l’animal) et la fréquence maximale.

⚠ Les huiles essentielles doivent impérativement être fortement diluées (0,5%), dans une huile végétale par exemple, car l’eau ne les dilue pas ! N’appliquez jamais d’huile essentielle dans les yeux.

Les risques de puces

Certains vers peuvent héberger des œufs de puces. Lors de l’excrétion des vers dans les selles de l’animal, ces œufs se retrouvent dans l’environnement et favorisent l’infestation de l’animal par les puces.

Inversement, les puces sont très souvent porteuses d’œufs et de larves de vers. En se léchant, l’animal peut avaler une puce contenant des œufs et des larves de vers qui se retrouveront dans son intestin, se développeront et se reproduiront. De plus, certains moustiques peuvent transmettre le dangereux vers du coeur. L’absence de signes ne signifie pas qu’un animal n’a pas été contaminé par des vers.

Pour ces raisons, il est nécessaire de traiter régulièrement votre animal contre les parasites externes. Votre petit compagnon a des puces si vous voyez des déjections à la base des poils ou lors du brossage, sous forme de petits grains noirs (généralement sur la tête, le cou, l’abdomen et le bas du dos), qui déposés sur un papier buvard humidifié, forment une auréole rouge de sang coagulé. Dans ce cas, un vermifuge sera généralement à administrer à votre animal quelques jours après la fin de l’infestation par les puces (utilisez un antiparasitaire de longue durée). Il existe des antiparasitaires externes qui ont aussi une action vermifuge mais leur spectre d’action peut être moins étendu que les produits purement vermifuges.

L'hygiène régulière de l'habitat

Les vers se logent dans le corps de l’animal et produisent de nombreux œufs (jusqu’à 200 000 par jour !) que l’on retrouve dans les déjections de l’animal et qui recontaminent l’environnement (certains œufs vivent jusqu’à 5 ans !).

Un nettoyage du logement, en même temps que la vermifugation de l’animal (et les autres si plusieurs au foyer), permet de venir à bout des vers et évite une ré-infestation. Il est donc important de :

  • passer souvent l’aspirateur à fond dans la maison et jeter le sac en prenant soin de le fermer hermétiquement ;
  • nettoyer l’intérieur (maison de toilette et bac à litière pour chat, couchages de l’animal, linges de lit, tissus d’ameublement, sol, moquettes, tapis, planches de bois et leurs espacements…) ;
  • remplacer la litière.
A lire aussi

Sommaire